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Ad-blockers : Firefox tient une belle occasion de se démarquer de Chrome, et de vous séduire

La fondation Mozilla a décidé de ne pas suivre certaines règles initiées par Google qui impactent le fonctionnement des bloqueurs de pub. Au-delà de la controverse, c’est la pluralité des navigateurs qui est en jeu.

« Le blocage de contenu est l’un des cas d’utilisation les plus importants pour les extensions, et nous nous engageons à faire en sorte que les utilisateurs de Firefox aient accès aux meilleurs outils de confidentialité disponibles ». Derrière ses airs anodins, cette déclaration de la fondation Mozilla sur les bloqueurs de publicité était en fait une petite bombe lâchée contre Google au mois de mai dernier depuis son blog officiel.
Google a défini pour son navigateur Chrome un ensemble de nouvelles règles concernant les extensions. Il s’agit du Manifest V3 (MV3), lancé en 2019. Il a pour objectif de résoudre des problèmes de sécurité et de confidentialité, et il est en train de s’imposer comme un standard.

Les capacités des ad-blockers limitées

Si Firefox va passer lui aussi à MV3, la fondation Mozilla entend malgré tout se démarquer. Elle estime en effet que certains changements seraient contre-productifs, en particulier le blocage de l’API WebRequest. Car elle permettait d’observer le trafic entre le navigateur et un site Web et de modifier ou bloquer certaines requêtes web. Chrome a défini en remplacement une nouvelle API plus restrictive : declarativeNetRequest.

Même si Google affirme continuer à prendre en charge les bloqueurs de publicités, MV3 va limiter leurs capacités. Alors, certes il compte AdBlock Plus parmi ses soutiens. Mais ce groupe est, rappelons-le, lié à Google par un accord. On trouve en fait une majorité d’ad-blockers à avoir manifesté leur mécontentement. L’extension Ghostery, par exemple, ne pourra plus remplacer les données identifiant involontairement un utilisateur par des informations génériques. Le responsable sécurité de Mozilla, Marshall Erwin, a déclaré au média The Verge que les bénéfices immédiats en matière de sécurité n’étaient « pas évidents ». En conséquence, Firefox maintiendra la prise en charge du blocage de WebRequest dans Manifest V3, même après juin 2023, date à laquelle les extensions créées sous MV2 cesseront d’être prises en charge.

La domination de Chrome sur le marché des navigateurs

Cette affaire met de nouveau en lumière la domination presque absolue de Google sur les navigateurs. Chrome représente environ 64% du marché mondial en 2022 contre 3,4% pour Firefox, d’après Statcounter. Mais de nombreux autres navigateurs se servent de Chromium, la version open source de Chrome, comme base technologique. C’est le cas de Edge, Opera ou Vivaldi. Ils suivent donc les mêmes règles.
Enfin, Google a réussi à imposer MV3 au sein du groupe de discussions sur les extensions Web du W3C (World Wide Web Consortium). L’EFF (Electronic Frontier Fondation), une association  de défense des libertés numériques, avait d’ailleurs critiqué non seulement le contenu du MV3, mais aussi la façon de faire de Google au mois de décembre dernier.

Firefox pourrait tirer profit de cette situation, et de cette petite fronde contre Chrome. Il tient en tous cas l’occasion de se démarquer et de rappeler qu’il est une alternative prenant davantage en compte les préoccupations des utilisateurs. Reste à savoir si cela suffira à faire basculer des internautes sur Firefox.

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Par : Opera

Source : The Verge