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Acyma : bientôt un site officiel pour vous aider à lutter contre les menaces du Web

Lancée par l’ANSSI, la plateforme Acyma veut mettre en relation les victimes de cyber malveillance avec les prestataires de proximité, dans le but d’apporter de leur apporter de l’aide technique.  

A l’occasion du Forum international de la cybersécurité 2017, qui s’est déroulé du 24 au 25 janvier à Lille, le gouvernement a annoncé la mise en opération d’ici deux mois d’une nouvelle plateforme de lutte contre la cybercriminalité. Baptisé « Acyma », pour « Actions contre la cyber malveillance », ce nouveau dispositif vise à aider les particuliers, les PME et les collectivités territoriales face au piratage informatique: ransomware, botnets, vols de données, espionnage, sabotage, etc.

Créé sous la houlette de l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), Acyma assurera le soutien par le biais de campagnes de prévention qui seront calquées sur celles de la prévention routière, et par une mise en relation avec des prestataires de proximité susceptibles d’assister techniquement les victimes. Par exemple en éradiquant un malware, en réinstallant un système d’exploitation, en copiant un disque dur, etc. «  L’ANSSI est aujourd’hui armé pour lutter contre les grandes attaques sur les infrastructures de la nation, explique Guillaume Poupard, directeur général de l’ANSSI. Mais les petites attaques ne sont pas notre vocation. D’où l’idée de mettre en place cette solution pragmatique et à coût acceptable permettant d’aider nos concitoyens et nos PME. »

Un questionnaire, et c’est parti

Concrètement, une victime d’un acte de cybermalveillance se connectera sur le site web d’Acyma où elle devra d’abord remplir un questionnaire. En fonction des réponses données, elle sera orientée vers les prestataires de proximité susceptibles de résoudre son problème. Elle pourra également être aiguillée vers des solutions logicielles prêtes à l’emploi, à l’instar de ce qui est proposé sur le site NoMoreRansom.org qui rassemble des logiciels permettant de libérer les données verrouillées par un ransomware. La victime sera également incitée systématiquement à déposer plainte auprès de la gendarmerie ou de la police.   

GK – Thierry Delville, Axelle Lemaire et Guillaume Poupard annoncent le lancement de la plateforme Acyma, au FIC 2017

Concernant le référencement des prestataires, le dispositif est plutôt ouvert. « Il n’y aura pas de certification, ni d’évaluation. Les prestataires identifiés devront simplement signer une charte. Forcément, il y en aura qui seront moins bons que d’autres. On jugera, par la suite, en fonction des retours des utilisateurs. L’idée principale, dans un premier temps, est de créer du lien », poursuit Guillaume Poupard.

L’ensemble du dispositif sera lancé sous la forme d’un groupement d’intérêt public (GIP). Doté d’un budget initial d’environ un million d’euros, il comptera une dizaine de chargés de mission (dont Jérôme Notin, créateur d’Uhuru, le fameux antivirus souverain). « L’ANSSI financera la première année, puis de moins en moins au fur et à mesure que les acteurs privés vont monter dans l’aventure et apporter leur participation », souligne le directeur général.

Enfin un observatoire des cybermenaces

Les pouvoirs publics se donnent un an pour voir si la mayonnaise prend. Pour cela, il faut évidemment qu’il y ait un nombre de prestataires suffisants permettant de mailler le territoire, et des tarifs de dépannage qui ne soient pas exorbitants. Reste à savoir si les particuliers ne vont pas se perdre avec tous ces sites de signalement, entre Pharos (comportements illicites), la CNIL (protection de données personnelles) et désormais Acyma (actes de cybermalveillance).

Si tout se passe se bien, l’avantage sera double. Non seulement les cybervictimes ne seront plus abandonnées à leur sort et l’Etat disposera enfin d’un outil statistique pour évaluer les cybermenaces. Un tel observatoire permettra également aux assureurs d’entrer dans la danse et de proposer des polices « cyber » de façon plus large. Un projet véritablement gagnant-gagnant, en tous les cas sur le papier.

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Gilbert KALLENBORN