Avec son MMORPG phare mais vieillissant, World of Warcraft, qui cumule un peu plus de dix millions d’utilisateurs, et avec sa licence de jeu de tir militaire qui bat chaque année les records de l’édition précédente, Call of Duty, Activision Blizzard est assis sur une mine d’or. Mais toute mine d’or n’est pas épuisable et une entreprise de cette taille ne peut se contenter de deux points d’appui pour maintenir sa domination mondiale dans un contexte extrêmement changeant.
Diversification par les enfants
Et la solution, Activision semble l’avoir trouvée l’année dernière avec un nouveau jeu, Skylanders : Spyro’s Adventures, qui revient aux origines du jeu vidéo : le jouet. Car le jeu n’est en lui-même qu’un prétexte (de qualité). Au cœur de cette nouvelle licence, les Skylanders, des figurines NFC qui représentent les différents personnages du jeu et qu’on peut jeter dans la bataille à l’écran en les posant sur un portail connecté en USB à la console.
Coup de génie, les Skylanders évoluent, apprennent de nouveaux pouvoirs et s’améliorent. On peut donc les comparer, les échanger mais surtout en acheter de nouveaux. Si on peut finir le jeu avec les trois figurines vendues avec le jeu, il y en a 38 en tout, sans compter les figurines édition spéciale sorties à l’occasion de salon, par exemple. Et c’est là que réside le filon. Chaque figure est vendue 10 euros. Ce qui pour un enfant collectionneur représente vite une somme rondelette.
Mais du point de vue de l’éditeur, il y avait une prise de risque en adoptant ce modèle, même si l’observation d’une cour de récréation pendant dix minutes laissait imaginer un gros succès.
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Double jeu
Résultat des courses, lors d’un événement destiné à nous présenter le deuxième épisode de Skylanders, l’éditeur nous a confié, visiblement heureux et rassuré, les chiffres de vente du premier épisode. En France, le pack Skylanders : Spyro’s Adventures (contenant le jeu, le portail USB et trois figurines) s’est écoulé à 300 000 unités, « ce qui est une belle performance pour une nouvelle licence, même si Spyro n’était pas un total inconnu », nous précisait-on. Cela fait donc 900 000 figurines lâchées sur le monde sans pitié des écoles maternelles et primaires. Un chiffre coquet auquel s’ajoutent 2,2 millions de figurines vendues séparément, pour l’Hexagone seulement, toujours.
A 10 euros pièce, même s’il y a eu des offres de vente par lots de trois, faites le calcul. Et puis, autre calcul, cela représente plus de sept figurines supplémentaires achetées par jeu vendu. Soit grosso modo 70 euros dépensés en plus des 50 à 60 euros investis dans le jeu de base… L’investissement de base est donc plus que doublé.
Avenir radieux ?
Et le prochain Skylanders Giants, dont on a déjà vu quelques images et trailers deci delà, devrait relancer l’engouement et la machine, avec un nouveau jeu, de nouvelles fonctions, et de nouvelles figurines, notamment des géants – plus grands et donc plus chers ? Le filon qu’Activision pensait avoir trouvé avec Guitar Hero pourrait bien être avantageusement remplacé par ces Skylanders à cheval entre jouet et jeu vidéo, qui flattent l’âme de collectionneurs des enfants et offrent l’avantage d’être jouable dans le salon sur le téléviseur, dans la chambre entre amis ou dans la cour de récréation… loin en tout cas de toute console.
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