Acheteurs, si nous nous trompons, nous vous devrons vraiment de profondes excuses tellement grande est notre insistance sur ce que nous estimons être une grave menace de pénurie de circuits intégrés. Dans le cadre de deux articles
précédents**, nous avons expliqué pourquoi les investissements de l’industrie du circuit intégré étaient nettement insuffisants pour que les capacités de production permettent de répondre à la demande au dernier semestre de cette année.Nous avons déploré que les analystes (sauf Future Horizons) n’imaginent même pas qu’une pénurie puisse menacer, tellement le taux d’occupation des usines ?” annoncé à 86 % pour le dernier trimestre de
2004 ?” est loin d’un taux de saturation. Et pourtant.Il faudrait que notre communauté soit beaucoup plus consciente que ce taux de 86 % n’a été atteint que grâce à une phase de déstockage d’une réactivité et d’une intensité jamais vues : au dernier trimestre
2004, le marché s’est écroulé non pas par chute des besoins mais par effondrement des achats.Les courbes fournies habituellement par les analystes traduisent assez mal ce phénomène d’un premier coup d’?”il. Nous vous en proposons ainsi une nouvelle, relativement simple : elle reflète la croissance du marché
mondial du circuit intégré exprimé en nombre de pièces (le seul qui compte face à une capacité de production exprimée elle aussi en nombre de pièces ou en nombre de tranches supportant les circuits).Cette croissance a été calculée pour chaque mois de 2004 (et janvier 2005) comparée à celle du mois correspondant de 2003 (ou de 2004) pour que toutes les erreurs d’interprétation sur l’évolution de la demande liées aux
phénomènes saisonniers puissent être effacées.Nous réadmettons que structurellement, hors phénomènes de stockage ou déstockage, le marché du circuit intégré a crû de 17 % l’an passé en nombre de pièces. Si ce chiffre est juste (et il l’est de façon quasi certaine
à ± 3 % près, sauf à admettre qu’il n’y a eu que très peu de stockages au premier semestre 2004, ce qui n’est pas raisonnable), cela signifie que le marché du circuit intégré en nombre de pièces a été en fait inférieur de
16 % aux besoins au quatrième trimestre 2004.Cela signifie aussi que, s’il n’y avait pas eu de déstockage, les capacités de production de l’industrie du semiconducteur auraient été utilisées à 86 % + 16 %, soit 102 %, c’est-à-dire
qu’il y aurait eu pénurie.Janvier montre un ralentissement des déstockages et les fabricants de semiconducteurs déclarent tous ou presque que les commandes reviennent. Et pour cause : les stocks sont maintenant bas sinon au plus bas et nous allons retrouver
en mai-juin un marché mensuel qui n’est plus très loin des besoins. La situation pourrait-elle malgré tout être sauvée ?Il faudrait pour cela que les fabricants de circuits intégrés réagissent très vite et réinvestissent normalement ce qui ne semble pas être dans l’air du temps. A moins qu’ils ne nous disent pas tout. Faites vos
jeux.
Les résultats de l’industrie du circuit intégré sont la plupart du temps exprimés en valeur. Mais pour juger des besoins et des capacités de production qui sont en face, il faut raisonner en nombre de pièces. Et là, le
discours change : si nous n’étions pas en phase de déstockage, nous vivrions déjà une pénurie.* Directeur de la rédaction d’ Electronique International Hebdo**Acheteurs, plus que quelques mois de sommeil,
L’industrie du semiconducteur va droit dans le mur,Prochaine chronique jeudi 28 avril
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