Mauvais timing. Alors qu’Uber vient de déposer un brevet sur la façon de communiquer entre les voitures autonomes de demain et les piétons, l’un de ses véhicules en test vient de percuter un piéton qui serait mort ce lundi 19 mars dans l’Arizona.
Petit hochement de tête ou geste de la main, les automobilistes signifient souvent leur intention de céder le passage à un piéton par du langage corporel. De petits signes qui comptent beaucoup et qui vont disparaître avec les voitures sans conducteur. Toutes les sociétés qui développent des systèmes de conduite autonome planchent donc sur de nouveaux moyens de communication entre la machine et les passants. Uber vient de déposer un brevet à ce sujet.
Le document contient plusieurs illustrations. La première représente une voiture de face avec des écrans apposés au dos des rétroviseurs et sur le parechoc, de mesure à être bien vus par les piétons en face.
Ces écrans affichent de grosses flèches clignotantes incitant à avancer et la mention « traversez s’il vous plaît ». Derrière le pare-brise, et toujours face aux piétons, un autre écran montre un conducteur virtuel faisant signe de traverser avec son bras. Entre les deux feux avant, un projecteur affiche sur le sol un passage clouté. Deux haut-parleurs installés du côté de chaque phare avant diffuseront également des signaux audio.
Le dispositif ne serait pas utilisé seulement pour céder le passage mais aussi avertir d’un départ imminent, d’une accélération, d’un ralentissement, ou encore d’un changement d’orientation.
Une autre illustration montre ainsi la voiture de profil avec des écrans clignotants indiquant « changement de voie » à destination d’un autre véhicule qui serait, lui, conduit manuellement.
Des flèches montreraient, cette-fois, la direction que le véhicule va emprunter au niveau de la plaque d’immatriculation et du pare-chocs. Un projecteur afficherait au sol ces mêmes flèches.
Enfin, une troisième illustration décrit plus précisément un dispositif surplombant le toit et intégrant à la fois les capteurs nécessaires au système de conduite autonome et à la communication vis-à-vis de l’extérieur.
Un porte-parole d’Uber a toutefois confié au site The Verge que ce brevet n’est pas supposé être pris au pied de la lettre : il s’agit davantage d’un cadre global que d’un produit en phase de finalisation. L’équipe d’Uber travaille aussi sur les avertissements sonores qui sont évoqués de façon minimaliste dans ce brevet qui reste, par ailleurs, en attente d’une approbation.
A première vue, ces documents donnent l’impression que la voiture autonome décrétera aux piétons ce qu’ils doivent faire. Mais Uber prend la précaution d’indiquer que ce sera bien à eux de prendre les décisions en fonction des informations communiquées par la voiture.
Rappelons que Google a déposé son propre brevet sur le sujet l’année dernière. Il a imaginé, lui aussi, des panneaux d’affichage interactifs et des haut-parleurs. Drive.ai, une startup basée à San Francisco, travaille également sur des dispositifs de ce type.
N’oublions pas non plus que les voitures devraient être capables à terme de communiquer entre elles et avec l’infrastructure routière ce qui nécessitera de mettre en place un nouveau type de réseau télécom. C’est l’un des gros chantiers de la 5G.
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