Précurseurs en matière d’accès illimité à Internet pour une somme forfaitaire, les FAI britanniques font aujourd’hui marche arrière. Ainsi, Callnet 0800, qui avait le premier inauguré ce type d’offre en novembre 1999, vient de jeter l’éponge en précisant qu’il n’avait pu trouver la rentabilité.Et, en ce début de semaine, c’est la branche britannique d’AltaVista qui renonce à son projet de connexion forfaitaire. Une défection qui fait scandale en Grande-Bretagne où l’Américain avait annoncé en grande pompe, il y a plus de six mois, cet accès Internet illimité à vie, communications téléphoniques comprises.
Plus de 274 000 internautes s’étaient déjà pré-inscrits à ce futur service, dont le prix devait se situer entre 30 et 50 livres (environ 300 à 500 francs), en sus de frais annuels d’environ 20 livres (environ 200 francs).Selon les responsables d’AltaVista, la raison de ce retrait est à imputer à l’atitude de British Telecom (BT), l’opérateur historique britannique. AltaVista a, en effet, expliqué dans un communiqué que la rentabilité du service n’était pas assurée, car BT avait tardé à mettre en place un système de paiement forfaitaire des communications locales. AltaVista s’est déclaré “déçue que l’état actuel du marché britannique des télécommunications n’ait pas permis à l’entreprise de proposer un service illimité dans les délais prévus”.
Quel avenir pour le forfait d’AOL en France
BT, qui détient le quasi-monopole des communications locales en téléphonie fixe (la boucle locale) ne proposait pas un service de forfait illimité aux fournisseurs d’accès au moment de l’annonce d’AltaVista. Sous la pression de l’autorité britannique des télécommunications ?” l’Oftel ?”, BT a mis en place un service de ce type aux heures de pointe.
L’opérateur a nié mardi les accusations d’AltaVista. Néanmoins, selon un analyste du secteur, le manque de concurrence sur la boucle locale est bien un frein au développement des forfaits illimités. “Je pense qu’AltaVista a annoncé son projet trop tôt, avant d’avoir examiné toutes les implications en termes de coûts”, a estimé Jason Streets, d’UBS Warburg.Cet échec, de l’autre coté de la Manche, arrive juste au moment où AOL France a décidé de lancer un forfait d’accès à Internet, communications comprises, pour 199 francs par mois. Le modèle économique sera t-il plus viable en France ? Le monopole de France Télécom dans l’Hexagone est-il moindre que celui de BT en Grande Bretagne ?
Des questions cruciales auquelles les dirigeants français de la filiale française d’AOL ne manqueront pas dêtre confrontés au cours des prochaines semaines.
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