En France, environ 96% des abonnements au haut et très haut débit sont souscrits chez l’un des quatre gros opérateurs nationaux que sont Orange, Free, SFR ou Bouygues Telecom*. Parmi les 4% restants, on trouve des opérateurs professionnels mais aussi des FAI alternatifs dédiés au grand public ou encore des réseaux associatifs. Tour d’horizon des offres à destination du grand public.
Un opérateur associatif pour devenir acteur de son réseau
De Franciliens.net à Aquilenet, en passant par Rézine, il existe une trentaine d’opérateurs associatifs en France et un seul, FDN, qui couvre toute le territoire. Ils sont regroupés au sein de la Fédération FDN. Ces petites structures proposent principalement de l’ADSL mais aussi, de façon localisée, du Wi-Fi longue portée (Scani) ou encore du VDSL (FDN). Le nombre de leurs utilisateurs s’élève en France environ à 3500.
https://twitter.com/scani89/status/990152092940668928
Il faut s’acquitter de l’adhésion à l’association -environ 15 euros mais la somme est parfois libre-, et de l’abonnement, qui tourne généralement autour de 30/35 euros par mois. En échange, on obtient un accès à Internet fixe sans téléphonie ni télévision. Mais on peut aussi opter, dans certains cas, pour un service seul de VPN aux alentours de 8 euros par mois. Il faut enfin acquérir son propre routeur. Au final, la facture est plus élevée qu’avec les gros opérateurs pour un service moins étoffé.
Autre inconvénient, il n’est pas encore possible de souscrire à un abonnement fibre. Les associations n’ont pas les moyens de déployer leur propre réseau. Et elles ne peuvent accéder pour le moment aux infrastructures fibre d’un opérateur, comme c’est le cas avec le cuivre d’Orange pour l’ADSL. Mais la situation pourrait évoluer favorablement grâce à un amendement à la loi Elan déposé le sénateur Patrick Chaize.
https://twitter.com/quota_atypique/status/903955141270921216
Malgré tout cela, les opérateurs associatifs présentent de très nombreux avantages. Comme il n’est pas question d’accéder à un SAV disponible 24/24, chacun apprend à se débrouiller, avec la possibilité de se former au contact des plus experts et en comptant sur l’entraide d’une communauté soudée qui se retrouve tout au long de l’année pour échanger. Car la convivialité est aussi l’un des maîtres mots de ces associations.
Autre point fort, les données personnelles des abonnés ne sont pas exploitées et ils ont l’assurance que leurs activités ne sont pas surveillées. Les opérateurs associatifs sont bien obligés de répondre aux sollicitations de la police quand il y en a et qu’elles sont étayées, mais sans excès de zèle.
Au final, adhérer à un opérateur associatif est avant tout un acte militant, l’opportunité de cesser d’être un consommateur passif pour devenir véritablement acteur de son réseau. « Nous considérons le réseau comme un bien commun et notre volonté, c’est de redonner le pouvoir aux citoyens », résume avec enthousiasme la présidente de la fédération FDN Oriane Piquer-Louis.
Opter pour plus de débit avec du satellite ou de la radio
Une connexion ADSL peut devenir un véritable cauchemar lorsque l’on se trouve loin des répartiteurs téléphoniques et que l’on écope d’un débit anémique ne permettant pas, par exemple, d’accéder au triple play. Dans les cas où la fibre n’est pas prête d’être déployée, mieux vaut opter pour une autre solution technologique fournie par un opérateur alternatif. « Nous n’avons pas la force de frappe des acteurs nationaux en termes de services mais nous proposons des offres aussi performantes et à des prix accessibles », assure Philippe Le Grand, vice-président de Nomotech, un opérateur d’infrastructure spécialisé dans les solutions radio. Notons toutefois que l’un des acteurs de ce marché, Nordnet, a été racheté par Orange à la fin des années 90. Il est aujourd’hui encore une filiale du groupe.
https://twitter.com/Tooway_fr/status/568091878194864128
Parmi les solutions accessibles, on compte le satellite. Un abonnement Tooway, une filiale d’Eutelsat, coûte par exemple entre 19,90 et 44,90 euros par mois. A quoi il faut ajouter le prix du kit antennaire à la location ou à la vente. Les désavantages : il ne s’agit que de haut débit et la latence est plus importante qu’avec une solution terrestre.
Autre option, le THD radio mais cette technologie commence tout juste à être déployée et uniquement dans le cadre d’un projet public. Ozone, la filiale de Nomotech, s’en est fait une spécialité. Les abonnés ont accès à une box du même nom avec au choix une formule internet très haut débit seul à 29,99 euros par mois, internet et téléphone à 34,99, ou bien encore du tripleplay à 49,99 euros.
De plus en plus d’opérateurs alternatifs disposent enfin de leur propre box 4G pour faire du très haut débit dans les territoires où le réseau mobile est suffisant. C’est le cas d’Alsatis qui propose une offre triple play à 42,90 euros par mois en Haute-Garonne.
Des box 4K fibre alternatives et compétitives
Dans les zones moins denses, souvent rurales, les premiers chanceux éligibles à la fibre grâce à un RIP (réseau d’initiative publique) ont désormais à leur disposition des box de plus en plus attractives. Sur ce marché de niche ont éclos en effet de nombreux opérateurs alternatifs. C’est le cas notamment de Videofutur qui appartient au groupe Netgem. Son point fort ? Sa box du même nom est commercialisée sur les réseaux d’initiative publique Covage, Axione, Altitude Infrastructure et TDF.
« Elle offre jusqu’à 1 Gbit/s de débit, est compatible 4K et propose un catalogue étoffé de vidéo à la demande et d’applications », résume Mathias Hautefort, fondateur de Videofutur. Ajoutons, en outre que le routeur et la box TV sont fournis gratuitement. Les deux premiers mois sont offerts, le tarif passant ensuite à 39,90 euros par mois avec un engagement de 12 mois.
Autre proposition intéressante, celle de WiBox qui a lancé au mois d’avril une box fibre Android TV 4K sur les réseaux de l’opérateur d’infrastructure Altitude, sa maison-mère. Pour en profiter, il faut aussi souscrire à l’offre Ultra Fibre à 49,90 euros mois qui comprend la location de la box et garantit un débit de 1 Gbit/s.
https://twitter.com/wibox_fr/status/989432725051502593
Ces dernières semaines, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont toutefois multiplié les annonces promettant de commercialiser leurs offres aussi dans les RIP. On attend donc de voir si cela aura pour conséquence davantage de choix pour les utilisateurs ou si cela entraînera à l’inverse une consolidation du marché.
* chiffres tirés des déclarations de l’Arcep et des communiqués de presse des quatre plus gros FAI.
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