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Accenture : comprendre pour mieux conseiller

Pour mieux appréhender ce que les technologies peuvent apporter au monde des affaires, le cabinet s’appuie sur ses trois centres de recherches. Une expertise fondamentale pour conseiller et… investir.

Quel est le point commun entre un ordinateur quantique et un cabinet de consultants ? À priori, aucun, si ce n’est qu’incidemment, chez Accenture, des chercheurs s’intéressent à ces questions. “ [Ils] doivent être capables d’orienter les industriels sur les possibilités des nouvelles technologies “, précise Martin Illsey, directeur du centre français de recherche du groupe, basé à Sophia Antipolis.Baptisés Accenture Technology Labs depuis juin, ces laboratoires sont au nombre de trois, deux étant basés aux États-Unis, dans la Silicon Valley et près de Chicago. Ils emploient au total près de 200 personnes (50 en France). L’idée de base est de déterminer en quoi les nouvelles technologies pourront influencer le monde des affaires et, surtout, générer des revenus. “Nous travaillons en relation très étroite avec nos clients“, confirme Ceri Carlill, associé d’Accenture. Deux fois par semaine, en effet, le centre organise avec des clients des forums où des prototypes sont présentés, des idées testées.

Du pragmatisme au futurisme

Les pistes de recherche sont multiples, de la plus concrète à la plus futuriste, avec quatre axes majeurs : le sans fil, les environnements virtuels, la collecte d’informations et la veille sur les technologies émergentes. Parce que l’ubiquité et la mobilité vont être incontournables, la recherche autour des assistants numériques est assez poussée. Une des pistes : les utiliser comme antennes relais pour d’autres terminaux, de façon à s’affranchir des antennes fixes en créant des réseaux mouvants. Les techniques associées aux téléphones mobiles et à la troisième génération (UMTS, etc.) sont passées à la loupe. Ainsi, dès la sortie des téléphones sous environnement Java au Japon, des chercheurs ont acheté le produit. “Nous avons alors été les premiers à concevoir des applications business to business spécifiques“, affirme Ceri Carlill… Autres services identifiés comme cruciaux pour la net économie : ceux basés sur la géolocalisation ou, plus précisément, la possibilité d’envoyer des informations thématiques ciblées en fonction du lieu où se trouve le détenteur d’un appareil mobile, téléphone portable ou assistant personnel. Côté données, l’équipe a mis au point un redoutable ” moulineur ” de sites. Un outil maison dont l’objectif est de déterminer la perception que les consommateurs peuvent avoir de certains produits ou de certaines entreprises.Les recherches ne se limitent pas au domaine des logiciels. Elles incluent également la conception d’appareils électroniques. Robotique et micromachines sont donc des termes qui circulent dans les laboratoires d’Accenture. Les idées et les prototypes ont ensuite vocation à intégrer le marché. En amont, ils sont développés en collaboration avec les clients ou leur sont proposés sous forme de ” package ” de services. “Nous envisageons de licencier certaines de nos trouvailles voire de les exploiter par le biais de “spin off” [division de l’entreprise devenue filiale, ndlr] “, annonce Martin Illsey. D’autant plus que le groupe dispose d’une unité dédiée au capital-risque. Et cette structure fait régulièrement appel aux experts des laboratoires pour évaluer les technologies des entreprises candidates au financement.

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Agathe Remoué