Que ce soit sur Internet ou sur extranet, trafic web rime souvent avec engorgement. Le principal goulet d’étranglement – le fameux last mile – se situe au niveau du modem du poste client final ou de l’accès relais de trame bas débit du site distant d’une entreprise. Les accélérateurs de flux HTTP, encore récents sur le marché, permettent de pallier ces problèmes. Situés sur le site serveur, ils optimisent, compriment puis cachent en local un contenu. Ils accélèrent ainsi son affichage sur le poste client. “L’accélérateur de flux nous a permis d’absorber une charge réseau sans impact sur les flux existants : seuls ceux destinés au serveur web sont accélérés et cela sans nécessiter d’augmentation de la capacité des lignes”, relate Pascal Robin, ingénieur système chez GPA Assurances, dont l’extranet se trouvait saturé par l’important volume de données transmises.
Diverses implémentations
Ces accélérateurs se placent en alternative à des solutions classiques, comme celles l’accroissement de bande passante. “L’augmentation a été notre premier réflexe”, confirme François Juillot, responsable Infrastructure à la DSI de CNC. Cette entreprise européenne de transport intermodal a fait évoluer son mainframe vers une architecture HTML/HTTP. Celle-ci interconnecte une quarantaine de sites en relais de trame. “Sans compter le coût prohibitif d’une telle augmentation, il n’était pas évident d’évaluer de combien de bande passante supplémentaire nous avions besoin sans une analyse très fine”, ajoute-t-il. C’est cette analyse qu’a tentée, sans succès, la société d’expertise et d’arbitrage en assurances Saretec pour résoudre les problèmes d’engorgement de son réseau extranet également en relais de trame, sur lequel circulent ses applications métier. “Nous avons engagé des spécialistes pour optimiser le réseau existant. Ils devaient analyser les trames et tenter d’améliorer les performances. Leur travail n’a pas abouti”, relate Alain Guede, DSI de Saretec. Puisque le problème n’est pas une question de charge sur le serveur, mais sur le réseau, les boîtiers d’équilibrage de charge n’ont ici pas d’impact. Quant aux solutions de hiérarchisation des flux, elles n’ont aucun rôle à jouer, car dans la plupart des cas, les flux de Saretec sont prioritaires.En pratique, les implémentations diffèrent : les accélérateurs de flux se présentent sous la forme d’un boîtier clés en main ou d’un logiciel installé sur un serveur. “Nous avons opté il y a deux ans pour la solution logicielle de BoostWorks. Cette solution n’étant pas disponible pour Windows à l’époque en architecture multiprocesseur, nous avons investi dans un serveur Linux. L’installation a été un peu contraignante, notamment à cause de problèmes de configuration inhérents à toute installation logicielle”, détaille François Juillot. De même pour Saretec, qui a eu besoin d’optimiser avec BoostWorks la solution mise en place sur le serveur web. “Quatre versions auront été nécessaires, sur deux ans, pour atteindre notre objectif”, ajoute Alain Guede. Mais une fois paramétrées, les solutions logicielles ne semblent plus poser problème. “À terme, nous percevons la solution comme une boîte noire. Une fois mise en production, nous n’en avons plus entendu parler !”, relève François Juillot.
Des boîtiers clés en main
Les versions boîtiers, en revanche, bénéficient d’une simplicité d’installation sans égal, grâce à leur approche clés en main. De plus, elles ne nécessitent pas de dédier un serveur. “Nous avons choisi la solution AppCelera de Packeteer. En deux jours tout était réglé ! Seules les informations concernant la passerelle et l’adresse IP sont nécessaires. Et l’intégration a été transparente sur notre plate-forme déjà en production. En cas d’incident, l’unité est con-tournée, sans aucun impact sur le site”, se réjouit Pascal Robin.Pour la chaîne de magasins Promod, la problématique de départ était un peu différente : “Nous cherchions une solution capable d’assurer à notre portail grand public une optimisation constante, même pendant les périodes de pics de trafic, explique Anne Wacquez, responsable e-commerce chez Promod. Avec le boîtier BoostWeb, le retour sur investissement a été rapide. Comprimant le texte HTML de plus de 85 %, nous économisons près de 40 % de bande passante.” Car les bénéfices sont là et ce, quel que soit le type de solution. “Depuis août, sur les 29 Go lancés sur nos lignes, seuls 4 Go ont réellement transité. Nous avons donc économisé 86 % de bande passante”, précise Pascal Robin. Un gain non négligeable, qui fait oublier les petits défauts. “Des fonctions de reporting manquent encore, tel un analyseur de log. C’est pourquoi il faut utiliser un logiciel tiers. Puisque le boîtier est client du serveur web, pour les statistiques ce ne sont plus les postes distants qui sont pris en compte, mais l’accélérateur comme client unique. Même si le problème est mineur, cela peut être gênant”, estime Pascal Robin.Reste à savoir si le prix de ces accélérateurs n’est pas prohibitif, compte tenu de l’investissement de départ, à savoir au minimum 10 000 e ht. “Nous n’avons pas hésité une seconde, vu le prix d’une augmentation de la capacité de nos lignes” relate Pascal Robin. Mais, ils n’ont d’intérêt que dans certains cas. “Les 30 % d’économie que nous permet la solution ne s’appliquent que pour les flux HTTP. Pour les autres, il faudra tôt ou tard augmenter le débit des lignes. Nous verrons alors si la solution en vaut toujours la peine”, conclut Alain Guede.
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