Au mois d’août, Google a été reconnu coupable d’abus de position dominante dans le domaine de la recherche en ligne. La justice américaine a notamment mis en exergue les accords qui lient Google à d’autres entreprises, dont Apple, pour être le moteur de recherche par défaut de leurs systèmes d’exploitation et navigateurs web.
Apple ne veut pas créer de moteur de recherche
Suite à cette condamnation, le ministère américain de la Justice (DoJ) a fait des propositions à même, selon lui, de résoudre le problème : la cession de Chrome et la fin de ces fameux accords afin de laisser davantage de place à la concurrence. De son côté, Google a proposé ses propres remèdes : pas question de revendre Chrome, mais des aménagements plus ou moins à la marge.
Un nouveau procès va s’ouvrir en avril prochain, durant lequel le DoJ et Google débattront de leurs propositions respectives. Apple veut avoir voix au chapitre : Google est le moteur de recherche par défaut de Safari, une faveur qui n’est pas gratuite. Le constructeur de Cupertino touche en effet de Google une très grosse somme, 20 milliards de dollars en 2022 pour cet avantage concurrentiel.
Difficile de s’asseoir sur une telle manne qui pèse lourd dans le chiffre d’affaires de l’activité Services… Dans une déclaration envoyée à la cour, Eddy Cue (vice-président d’Apple en charge des contenus) a donc demandé à participer au futur procès.
Google n’est pas un bon Samaritain : le moteur de recherche profite bien évidemment de ce partenariat, en affichant sa pub ciblée aux utilisateurs d’iPhone, une clientèle très appréciée des annonceurs. Mais Apple estime ne pas pouvoir compter sur Google pour défendre l’accord de partage de revenus (« Information Services Agreement ») entre les deux entreprises.
Selon Eddy Cue, le DoJ voudrait interdire à Apple de recevoir une part des revenus pour la distribution de Google Search sur ses appareils. Voilà qui limiterait les capacités de la firme à la pomme à « offrir la meilleure expérience utilisateur ». Par conséquent, si Google n’est pas en mesure de partager ses revenus, Apple aurait deux choix : soit continuer à proposer le moteur de recherche de Google sans compensation, ce qui donnerait un avantage gratuit à Google ; soit retirer Google comme option, ce qui irait à l’encontre des préférences des utilisateurs et nuirait à Apple, au bout du compte.
Eddy Cue rejette l’hypothèse que, sans cet accord, Apple développerait son propre moteur de recherche ou entrerait sur le marché de la publicité liée à la recherche. Plusieurs obstacles s’y opposent : le coût élevé, le temps nécessaire, le besoin de ressources spécialisées et les risques liés à l’évolution rapide de l’IA. De plus, ce domaine n’entre pas dans les priorités d’Apple, ni sur ses engagements en matière de confidentialité.
En conclusion, Apple pense que son implication dans cette affaire aiderait à élaborer un remède plus juste, tout en affirmant son opposition aux restrictions proposées, qui nuiraient à ses opérations et à ses utilisateurs. On verra si la justice donnera un strapontin à Apple durant le procès.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source : Reuters