Placé au-dessus des autres réseaux internet, Abovenet se pose clairement comme le fédérateur des milliers d’opérateurs de la Toile. Il veut ainsi devenir la gare de triage mondiale pour le trafic internet. “Lorsqu’un internaute se connecte à un site web, la communication emprunte plusieurs réseaux et sous-réseaux, avec tout ce que cela implique en termes de dégradation de la qualité de service, explique François Guillemot, directeur d’Abovenet France. Notre but est de devenir le n?”ud central de tous ces réseaux, en multipliant les accords d’interconnexion (peering) avec le maximum d’ISP. Du coup, il n’y a plus qu’un seul transit (One Hop Network), et donc une simplification du diagramme de la liaison.”Abovenet fait partie de la division services internet de Metromedia Fiber Network, société américaine fondée en 1993, et qui pose à travers le monde des milliers de kilomètres de fibre noire. Il a signé plus de quatre cent cinquante accords d’interconnexion et dispose d’une vingtaine de n?”uds de transit internationaux (transit IP) à travers le monde, dont une dizaine en Europe. En outre, il offre une activité hébergement pour les petits ISP qui installent leurs routeurs et serveurs dans ses locaux, ou même pour ses grands clients. En outre, les utilisateurs (environ un millier) peuvent suivre en temps réel la situation de leur trafic depuis un navigateur web. “Nous prenons un gros risque, car tout est visible vingt-quatre heures sur vingt-quatre”, souligne François Guillemot.Pour tenir ses engagements en matière de qualité de service, Abovenet ne fait pas dans la dentelle : pas de classification des applications, pas de mécanisme d’affectation de priorité et de gestion de queues, pas de couche ATM, pas de MPLS. Simplement des tuyaux énormes, dans lesquels les trafics passent de front. “Pour nous, tous les flux qui entrent se trouvent sur un pied d’égalité. Mais dès qu’une liaison arrive à la moitié de sa capacité, on la double”, explique François Guillemot. Il faut dire que Metromedia, la maison mère, est là avec ses fibres noires, qu’il ” suffit ” d’allumer. Près de deux millions de kilomètres de fibres ceinturent la planète.A noter qu’Abovenet France a ouvert un bureau à Paris en juillet dernier, rejoignant l’équipe de Metromedia, déjà installée depuis février. Au total, le société compte une quarantaine de personnes dans l’Hexagone, et les services commerciaux ont ouvert en décembre dernier.
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