Sony a présenté mercredi 25 octobre denier sa troisième génération de boîtier bardés de pixels, l’Alpha A7R Mark III, où le « R » signifie resolution. Comme son aïeul, ce Mark III de la série A7R est équipé de 42 Mpix. Mais c’est là son seul point commun avec lui : de l’ergonomie à l’électronique, tout a changé et ce nouveau monstre à 3500 € profite de nombreuses avancées techniques du fabuleux Alpha A9. Nous avons été conviés à Londres pour une petite prise en main : découverte d’un boîtier qui pourrait devenir le chouchou de nombreux photographes… et faire beaucoup d’ombre au Nikon D850.
Infusé à Alpha A9
Le boîtier de l’Alpha A7R Mark III est une version allégée de celui de l’Alpha 9. Si la carlingue et la prise en main son assez similaires – revêtement du grip, trappe à double emplacement SD, etc. – il est cependant dépourvu de la molette des modes sur le côté gauche de l’A9, à l’instar de l’A7R Mark II. Un manque regrettable. De la similitude physique avec l’A9, l’A7R Mark III en tire une compatibilité totale avec les accessoires de son grand frère, grip compris.
Par rapport à son prédécesseur, l’A7R Mark III tient mieux en main, semble plus solide, est un peu plus équilibré avec le très lourd G Master 24-70 mm f/2.8 et propose plus de commandes paramétrables. Et il profite d’une visée de bien meilleure qualité.
Viseur du A9
Un des éléments qui devrait parler aux photographes est son nouveau viseur… pas si nouveau que cela puisqu’il s’agit du même viseur qui équipe l’A9, un bijou de plus de 3,6 Mpix dont les fréquences de rafraichissement vont de 60 Hz à 120 Hz. Plus large, plus lumineux, plus fluide, ce nouveau viseur OLED s’approche encore plus de la visée optique et ne courbe l’échine en termes de définition que face au Leica SL.
Malheureusement pour les plus geeks d’entre vous, ce viseur ne profite pas de la technologie « zero blackout » de l’A9 – il y a donc un passage au noir entre chaque image. Volonté de la part de Sony de conserver cette fonctionnalité sur son modèle haut de gamme ? Sans doute pas : il paraît plus logique que c’est une limitation imposée par le capteur « non RS », sans doute incapable de lire suffisamment vite les informations..
Pas de capteur empilé, mais une électronique revisitée
Du RX100 Mark V en passant par le RX10 Mark IV, l’Alpha A6500 ou l’Alpha A9, tous les appareils récents que Sony a lancé utilisent une nouvelle génération de capteur dit « empilé » (Exmor RS), un composant qui intègre directement de la mémoire vive pour profiter de vitesses de lecture ahurissante – lisez nos tests pour vous rendre compte de cette rapidité !
L’A7R Mark III n’intègre pas ce type de composant – il n’est « que » Exmor R, c’est-à-dire « rétroéclairé » – ce qui limite sa rafale dans le temps. Mais il est loin d’être impotent : au lieu des 480 millions de pixels par seconde pendant 12 secondes de l’A9, il gère tout de même 420 millions de pixels par seconde pendant 7,5 s, sans doute grâce à une électronique adaptée et à son processeur Bionz X, similaire à celui de l’A9. Ce qui le place – étrangement ! – un petit cran au-dessus du D850 avec son grip en termes de performances (6 i/s sans grip, 9 i/s avec grip soit 45×9 = 405 millions de pixels/s). Sony assure ici sa domination purement technique sans utiliser sa dernière technologie de capteur. Une absence pour laquelle nous n’avons pas encore eu d’explication : coût ? limitations techniques/qualité du RS ?
Enfin une connectique au niveau !
L’appareil conserve le Micro USB 2.0 Multi, la prise microphone, la prise casque et la prise Micro HDMI mais reçoit en plus une prise synchro flash et une prise USB supplémentaire au format USB C à la norme USB 3 Gen 1 (5 Gbit/s). Cette prise devrait largement accélérer la prise de vue en mode connecté ainsi que le vidage des cartes mémoires, la seconde prise pouvant recharger en même temps l’appareil (pratique pour les long timelapses !). Les photographes de studio eux, se réjouissent de l’arrivée de la prise synchro flash, un geste logique puisque Sony a entamé un partenariat avec le spécialiste de la l’éclairage de studio, Profoto.
Qualité d’image : fracture nette de l’œil droit !
Annoncée pour 15 stops (ou 15 diaph’ pour les puristes), le capteur de 42 Mpix de l’A7R Mark III monte encore plus haut dans les ISO, propose une rafale à 10 i/s avec suivi du sujet – oui, vous avez bien lu ! –, une détection (et un suivi !) de l’œil du sujet pour des portraits qui claquent à f/1.4, capteur la vidéo au format Super 35 en 5K pour resituer de la 4K qui pique, etc. Sans parler de l’arrivée du Pixel Shift qui devrait grandement améliorer la résolution d’image.
Toutes ces fonctionnalités et affirmations, nous vous en parlerons lors de notre test. Pour l’heure, voici quelques clichés pris lors de la présentation presse. Des JPEG non retraités directement sortis du boîtier dont la précision d’image a de quoi vous décoller la rétine. Outre le D850, cet Alpha A7R Mark III pourrait aussi faire du mal au Fujifilm GFX 50S…
À suivre !
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