Incroyable mais vrai : depuis le début de l’année, on trouve facilement à se loger dans la Silicon Valley. Difficile à croire, n’est-ce pas ? Pour comprendre cet extraordinaire renversement de situation, il faut se reporter un an en arrière. À l’époque, la perspective de voir Bush élu était, tout au plus, une blague à la fois cruelle et ” même pas drôle “, comme disent les enfants. Et l’on ne trouvait rien qui ne soit hors de prix. En effet, les hommes d’affaires se précipitaient en masse vers la Californie, croyant participer à une deuxième ruée vers l’or. Tous les détenteurs de MBA y recherchaient désespérément un endroit pour les cinq ou six heures quotidiennes passées hors du bureau. Dès dix heures du matin, les agents immobiliers affichaient leurs petites pancartes. À onze heures, il n’y avait plus rien de libre. Le commercial de l’agence, lui, s’en allait prendre l’apéro avec l’argent de sa commission.Maintenant, les écriteaux ” À louer ” et ” À vendre ” fleurissent à tous les coins de rue. Les gens veulent partir, mais ?” si possible ?” sans trop brader leurs maisons. De fait, la réalité est inquiétante : beaucoup d’arrivants de fraîche date ont acheté des propriétés qu’ils ne pouvaient, en toute logique, se payer. Tant que la croissance était là, c’était jouable. Avec la crise et les licenciements, ils s’aperçoivent qu’ils ont pratiqué une forme moderne de roulette russe. Certains attendent que les prix remontent pour vendre. Ce qui ne sert à rien, puisque l’immobilier est en chute libre. D’où une spirale négative, inexorable, qui menace, de proche en proche, l’ensemble de l’écosystème californien. La morale de l’histoire ? Simple : à mesure que les conditions de vie se dégradent dans la Silicon Valley, les rois déchus d’internet constatent, avec un étonnement mêlé de soulagement, que la vie tranquille de lAmérique profonde, celle qui leur faisait horreur, présente des attraits insoupçonnés. La roue tourne…
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