Claude Allard, pédopsychiatre, est l’auteur de l’Enfant au siècle des images, à paraître prochainement chez Albin Michel. “A un an, obliger un enfant à passer plus de quelques minutes devant un écran, c’est presque dangereux. Pendant ce temps, il ne fait rien d’autre. Tout ce qu’il peut faire avec un ordinateur, c’est regarder l’écran sur les genoux de ses parents. L’enfant n’a aucune prise sur les événements, il n’est pas du tout décideur de ses choix. Or c’est le concret qui lui permet de découvrir le monde : l’environnement, les objets, les personnes… Sentir, voir, toucher, mettre son corps en mouvement : ça, c’est déterminant pour le développement de nos bambins. L’ordinateur trop tôt, c’est anticréatif : on favorise des représentations toutes faites. Les éditeurs de logiciels sont avant tout à la recherche d’un marché : si ce type d’activité est valorisé aux dépens de la réalité, ce n’est vraiment pas une bonne chose. A partir de 18 mois, cela devient tout autre. L’enfant commence à nommer les personnes, les objets, etc. Il commence aussi à comprendre les différences entre le monde réel et la représentation qui en est faite. Mais ce n’est de toute façon que très tardivement, vers quatre ans, qu’il assimile le fonctionnement d’un ordinateur et sait à quoi il sert.”
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