En l’an 2000, 180 millions d’euros (1,2 milliard de francs) ont été investis en publicité sur internet en France. Trois ans auparavant, nous en étions à 3,8 millions d’euros… Le marché a été multiplié par cinquante entre ces deux dates. Un essor jamais rencontré dans les médias.Bien malin celui qui serait capable de dire où nous en serons dans trois ans ! Ce qui est certain, c’est que la communication sur internet en est à ses balbutiements. Elle est encore une science expérimentale. Son avenir est devant elle. Bien sûr, le marché s’est considérablement professionnalisé depuis les bannières fixes de 1996. L’efficacité du média internet a été démontrée : le souvenir publicitaire sur le net est comparable à celui de la presse et de la télé (net.impact/IAB, 1999). Les outils à la disposition des agences et des annonceurs n’ont cessé de progresser (serveurs de publicité, piges publicitaires, etc.). La fréquentation des sites est de mieux en mieux connue et analysée grâce aux travaux des sociétés d’études. Les résultats des actions sont traqués au-delà de ce qui peut être fait sur les autres médias. Des annonceurs chaque jour plus nombreux découvrent ce nouveau mode de communication, quel que soit leur secteur d’activité.
La communication interactive a besoin de s’organiser
Mais tout cela n’est qu’un début. Comme tout métier naissant, la communication interactive a besoin de s’organiser, de se structurer, de tenir informés l’ensemble de ses acteurs. Le marché nécessite d’être analysé. Tous les acteurs doivent dialoguer pour confronter leurs points de vue. C’est ici que l’IAB (Interactive Advertising Bureau) trouve toute sa légitimité. Créé en 1998 en France en tant que point de rencontre de l’ensemble des métiers de la communication interactive ?” agences médias et agences conseil, régies, annonceurs, éditeurs, sociétés d’études et prestataires de services ?” l’IAB permet de mieux cerner ce nouveau média.Ses trois principales missions sont d’aider à mieux connaître la communication interactive, d’organiser le marché et de mesurer l’efficacité des actions menées. Pour cela, plusieurs fois par semaine, des professionnels de tous les horizons confrontent leurs points de vue. Ils échangent leurs expériences. Ils apportent leurs connaissances aux nouveaux entrants. En oubliant le temps de leurs rencontres, leurs impératifs commerciaux. En dépassant les questions de concurrence directe qui les opposent à leurs voisins. Ils sont là pour faire avancer l’ensemble de la profession. Pour que tous profitent de leur savoir-faire. Bref, ils font passer l’intérêt collectif ?” celui du média internet ?” avant leur intérêt particulier, que ce soit celui d’un individu ou d’une entreprise.
Quand l’IAB sera finalement devenue inutile
Je souhaite à tout le monde de vivre ce genre d’expérience une fois dans sa vie. On en ressort grandi. On a soudain la sensation d’apporter une (petite) brique à un édifice en construction. On se dit soudain que l’on aura quelque chose de plus ” glorieux ” à raconter à ses petits-enfants (je n’ai pas encore d’enfants) qu’une ” simple ” question de réussite professionnelle. Imaginez-vous dans trente ans, dans cinquante ans quand vous pourrez raconter : “ J’ai participé à l’essor d’internet en France “.Revenons à nos boutons et bannières. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, mon souhait le plus cher serait de voir un jour l’IAB disparaître. Non, je ne suis pas fou ! Cela signifierait seulement que le marché de la communication interactive est arrivé à un tel niveau de maturité et d’organisation qu’il peut vivre ” seul “, sans le soutien d’une association transversale, moitié cornac, moitié mécano. Mais nous n’en sommes pas là !
*Président de l’Interactive Advertising Bureau et directeur général de lagence Singapour
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