La start-up allemande Volocopter a fait forte impression hier en montrant la vidéo du premier vol d’essai sur le sol français d’un eVTOL (aéronef électrique à décollage et atterrissage vertical). Le test a été réalisé au Bourget, et introduit une série d’expérimentations cet été sur l’aéroport de Pontoise transformé en vertiport.
Volocopter a été sélectionné aux côtés de l’Européen Airbus ou du Chinois Ehang pour faire émerger un démonstrateur de taxi volant lors des Jeux Olympiques de 2024 à Paris.
Le projet fédère la RATP, Choose Paris Region et ADP (Aéroports de Paris). Ils étaient présents à la conférence Paris Air Forum ce lundi 21 juin pour débattre de l’avenir de l’UAM (Urbain air mobility).
De simples lignes allant d’un point à un point B
Pour 2024, il est juste question d’intégrer ces engins dans le contexte réglementaire d’aujourd’hui avec des lignes allant d’un point A à un point B.
« Elles desserviront un certain nombre de points d’intérêt entre l’aéroport d’Orly et Charles de Gaulle Etoile, ainsi que le centre de Paris, possiblement à l’héliport d’Issy-les-Moulineaux », a expliqué Marie-Claude Dupuis, la directrice stratégie, innovation et développement du groupe RATP.
Les véhicules ne seront ni accessibles à la demande, ni autonomes.
« Notre technologie ne nécessite plus de pilote. Nous l’avons prouvé lors de plusieurs tests et notamment à Dubai. Mais il en faut un pour des questions d’acceptation sociale et de réglementation », a détaillé Florian Reuter, le PDG de Volocopter.
Il a ajouté que l’échéance parisienne était importante pour prouver l’intérêt de ce type de service dans un environnement urbain et une capitale européenne.
L’étape suivante, ce sera de parvenir à lancer un service commercial dès 2030. Mais là encore, les débuts s’apparenteront davantage à un service commercial d’hélicoptère comme il en existe déjà aujourd’hui en France.
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Numériser l’espace aérien
Il reste beaucoup d’obstacles techniques à franchir avant de parvenir au concept de taxis volants. Il faudra notamment mettre en place un contrôle aérien pour une altitude en-dessous de 1 000 mètres et au-delà des simples zones des aéroports. La réglementation est déjà en train d’évoluer avec l’élaboration de l’UTM, c’est-à-dire la gestion du trafic de drones. Il s’agit pour le moment d’expérimentations locales sous l’étroit contrôle de la DGAC.
Il sera ensuite possible de généraliser cela et de l’étendre à des eVTOL, mais uniquement à certaines conditions et notamment l’automatisation du contrôle aérien.
« Cela nécessitera de numériser complètement l’espace aérien, et je vous laisse imaginer la puissance de calcul nécessaire sur les systèmes de trafic au sol. Ces derniers devront aussi communiquer avec un avion et cette liaison devra être extrêmement sécurisée », a signalé Yannick Assouad, directrice générale adjointe de l’avionique chez Thalès.
Volocopter n’en reste pas moins optimiste.
« Dans le futur, nous pensons que les eVTOL iront chercher les clients à leur domicile » , ambitionne même Florian Reuter.
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