16h30, un jour de semaine à Pékin, c’est la sortie des lycées. Un des meilleurs moments de la journée pour Pan Che, revendeur de DVD à la sauvette de son état, qui s’est lancé dernièrement dans le jeu vidéo.Depuis la cave qui lui sert de local commercial, Pan Che a tiré des rallonges électriques pour installer des consoles de jeux et des écrans télé dans trois voitures abandonnées sur le parking de la résidence ?” de
type HLM ?” où il officie. Li Shan, 15 ans, et deux compères, profitent du fait que leurs parents travaillent tard pour venir s’entretuer virtuellement jusqu’à la tombée de la nuit, pour 5 yuans
(50 centimes d’euro) par personne et par heure.‘ C’est plus cher qu’au cybercafé du coin et on ne peut pas jouer en ligne mais, au moins, personne ne nous demande de pièces d’identité ni ne vient vérifier depuis combien de temps on joue.
En plus, il y a vraiment beaucoup de jeux ici ! ‘, explique le jeune chinois. Pour beaucoup d’adolescents de la capitale, l’achat d’un PC ou d’une console n’est pas envisageable. Les
cybercafés étaient, jusqu’à peu, les seuls endroits pour s’adonner aux délices des jeux vidéo. Mais la nouvelle législation impose un contrôle strict des identités et de l’âge des clients, ainsi qu’une limitation à trois
heures de jeux pour les mineurs.
Carton jaune
Du coup, les jeunes sont devenus une aubaine pour ceux qui, comme Pan Che, ont les moyens ?” et surtout les contacts ?” pour mettre en place une salle de jeux underground sans aucune limitation.
‘ C’est plutôt un bon business, car le matériel n’est pas cher et tous les jeux sont piratés. Il faut juste faire attention avec les autorités et à ne pas avoir de problèmes avec les parents. Mais ouvrir un café
Internet clandestin avec une vraie connexion serait suicidaire ‘, commente le gérant de cette surprenante salle de jeux.De leur côté, les autorités de la ville ont lancé une campagne de contrôle des cybercafés pékinois qui durera jusqu’à la mi-août, soit la fin des vacances scolaires. Une action qui fait le jeu de Pan Che et de ses confrères,
toujours prêts à récupérer un client potentiel. Au bout d’un mois, douze cybercafés ont été reconnus coupables d’infractions répétées à la législation sur les mineurs. Les établissements sanctionnés devront payer près de
1 500 euros d’amendes, une grosse somme en Chine, et se voient affubler d’un carton jaune sur leur licence d’exploitation. Un marquage peu valorisant qui pourra être retiré s’ils montrent patte blanche à
l’avenir.
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