Tous les réseaux sportifs indépendants s’avèrent être dans une situation de crise. En déclarant un besoin de financement de 10,7 millions d’euros pour atteindre l’équilibre, prévu au premier trimestre 2002, Sportal fait peser un doute sur la solvabilité du ” sport business ” sur Internet. Le portail sportif britannique, créé en juillet 1998, compte pourtant à son tour de table deux poids lourds de l’audiovisuel, l’italien Fininvest qui contrôle Mediaset, et l’anglais BSkyB.Il y a un an, son fondateur Rob Hersov s’était décidé à vendre Sportal, valorisé alors 442 millions d’euros. La chaîne française Canal+ avait dès lors manifesté son intérêt, mais elle ne voulait cependant pas mettre sur la table plus de 250 millions d’euros.Résigné, Rob Hersov a choisi de poursuivre seul l’aventure jusqu’au seuil d’équilibre plutôt que de brader son entreprise. Sans succès. “Le marché de l’Internet en Europe n’est pas encore assez mûr”, déclare-ton chez Sportal.Les sites de sport, diffusant des contenus d’actualité à forte audience et attirant des communautés de passionnés, des supporters de football et autres aficionados de la Formule 1, semblaient être positionnés sur un des créneaux gagnants de l’Internet.
” Il est très difficile de rentabiliser un site sportif sans une stratégie de diversification “
Mais le sport n’a pas fait exception à la règle sans pitié qui s’impose aux sites de contenus : les revenus dégagés par la publicité et la syndication n’ont pas suffi. A côté des Sportever.com et autres Sport24.com qui n’ont en France qu’une envergure nationale, l’autre grand réseau européen, Sports.com, filiale du leader américain Sportline, avoue lui aussi que le jeu de la rentabilité est serré. “Il est très difficile de rentabiliser un site sportif sans une stratégie de diversification”, avoue ainsi Hervé Payer, PDG de Sports.com France.Comme Sportal, Sports.com a donc développé des sites de paris en ligne dans les pays comme le Royaume-Uni où les jeux ne sont pas un monopole d’Etat ?” à l’inverse de la France ou de l’Italie.Parallèlement, Sports.com a fait le choix en France de pénétrer le marché de la radio en produisant des programmes pour deux cents stations locales. “C’est un moyen de se faire connaître à moindre frais “, explique Hervé Payer. Reste que parcourir seul le chemin qui mène à la rentabilité contraint les deux réseaux indépendants à limiter leurs investissements.Chez Sportal, on reconnaît qu’“être adossé à un groupe multimédia est un avantage décisif”. A l’image de Sports.com qui peut faire valoir une filiation avec la chaîne CBS ?” détentrice de 18 % du capital de la maison mère Sportsline.Toutefois, ces deux sites sportifs ne peuvent encore revendiquer les avantages industriels tirés d’une véritable intégration verticale, comme c’est le cas pour Eurosport en Europe et ESPN en Amérique du Nord. Ces deux exploitants de chaînes thématiques font profiter de leurs achats de droits et de leurs productions d’images à leurs sites Internet.Cette synergie pourrait s’avérer déterminante avec l’arrivée du haut débit. En effet, les sites vont pouvoir exploiter dans de bonnes conditions la diffusion de programmes riches en images.
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