La fautive c’est la Coupe du monde de football. Car, nous serions plus enclins à mettre la main au portefeuille pour remplacer une vieille télé à tube cathodique qu’un PC. Cette explication donnée en mai dernier par Gartner Dataquest
explique la faible croissance des ventes d’ordinateurs. Celle-ci n’ayant été au premier trimestre 2006 que de 7 % (1 936 000 unités écoulées contre 1 805 000 sur le même trimestre en 2005).Mais cette morosité, toute relative, est à moduler au vu d’autres chiffres. Ainsi Acer aurait doublé d’une année sur l’autre ses ventes de PC. Et connu sur la même période une croissance de plus de 50 % pour ses portables. En
revanche, là où HP aurait également enregistré une croissance de ses ventes de l’ordre de 30 % pour ses PC comme pour ses portables, l’ensemble NEC et Packard Bell aurait lui connu un léger camouflet. Avec un repli d’environ 30 % des
ventes, aussi bien des PC que des portables.Cette redistribution des cartes ne touche pas que les marques de PC. Elle s’effectue également au détriment des ‘ no name ‘, c’est-à-dire des marques de distributeurs et des petits
assembleurs. L’explication tiendrait ici dans la guerre des prix que se livrent entre eux plusieurs grands constructeurs de PC. Une guerre très clairement déclarée par Acer avec des PC qui à la rentrée 2005 avaient été étiquetés à moins de
400 euros. Et parfois même à 299 euros. Mais là il s’agissait de ‘ vieux coucous ‘. Ces baisses de prix sont devenues monnaie courante. Le début de l’année a été marqué par des déstockages massifs de la part de la
grande distribution, les prévisions pour Noël 2005 ayant été trop optimistes.
‘ Adopter la problématique Kleenex ‘
Packard Bell aurait eu du mal à suivre ? Interrogé, Fabrice Raoult, le directeur général de Packard Bell France reconnaît une contre-performance sur ce début d’année tout en se voulant confiant pour l’avenir avec une formule
choc : ‘ il faut adopter la problématique Kleenex ‘. Car pour lui, il faut dynamiser le marché des petits prix. Et de suggérer que la barre symbolique des prix pourrait bien se situer à la période
dite ‘ back to school ‘, autrement dit la rentrée scolaire, à 299 euros.Voilà qui s’appelle déterrer la hache de guerre ! Ce sentier ne sera toutefois pas emprunté par tous les fabricants de PC. Ainsi à ce petit jeu là, cela fait longtemps que HP a déclaré forfait. Car chez ce constructeur, on préfère
ne pas sacrifier la qualité des produits pour afficher seulement une étiquette.
‘ Le prix c’est la partie la plus facile à faire ‘
Chez Acer, Kevin O’Donaghue, le Consumer Manager pour la France, trouve cette analyse rapide : ‘ Le prix, c’est la partie la plus facile à faire. Si la qualité n’est pas là, les gens n’achètent pas. Si nous
sommes agressifs, c’est que nos coûts de structure sont moindres que ceux des autres. ‘ Acer indique également qu’il faudra attendre le salon MEDPI qui se déroulera à Monaco du 30 mai au 2 juin pour avoir une idée
précise de ce qu’ils proposeront à la rentrée. Car, c’est à cette occasion qu’industriels et grands distributeurs fixeront les règles du jeu. Mais Kevin O’Donaghue ne cache pas ‘ que le prix moyen va
diminuer ‘.Chez Gartner Dataquest, Isabelle Durand-Martino, analyste pour la partie European PC Group, reconnaît que certains segments comme les PC de salon mériteraient à l’avenir plus d’attention. Car ‘ paradoxalement, les
consommateurs recherchent de nouveaux produits et de nouvelles technologies comme les ordinateurs basés sur le Dual Core et la technologie Viiv d’Intel ‘. Et de prévoir ‘ un retour à une croissance à
deux chiffres sur la seconde moitié de l’année 2006 ‘. Une seconde moitié qui devra être observée avec attention, car le retard de Windows Vista pourrait bien avoir un impact sur les ventes, quoi qu’en disent nos analystes.
Même si, ici encore, chez Acer on pense que ce qui va sauver la croissance, c’est que ‘ 90% des consommateurs ne connaissent pas Vista et encore moins ce qu’il y a dedans ‘.
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