De 10 à 20 % des applications commerciales actuelles poseront un problème lors du passage à Windows 2000″, avertissait le Gartner Group il y a quelques semaines. Cette prévision para”t aujourd’hui sous-estimée. Dans sa quête de fiabilité, Microsoft a doté Windows 2000 de nombreux mécanismes de sécurité : les applications ne peuvent plus modifier les composants systèmes (DLL), et les pilotes de périphériques ne peuvent plus interférer avec le noyau. De plus, l’utilisateur doit pouvoir retrouver son environnement sur n’importe quel poste du réseau. Résultat, même les applications écrites dans les règles de l’art peuvent poser des problèmes sur le nouveau Windows.
Office 2000 bientôt certifié
Conscient de cet état de fait, Microsoft a imité les éditeurs du monde Unix et mis en place une certification des applications et des pilotes. Contrairement au précédent logo, ” Conçu pour Windows “, il s’agit d’une véritable certification, gage à la fois de compatibilité et de prise en compte des nouveautés du système. Mais voilà : sur le site de Microsoft, une quinzaine d’applications seulement sont aujourd’hui certifiées pour Windows 2000 professionnel, et une seule pour la version serveur. Même Office 2000 n’est pas certifié ! Un bilan plutôt maigre un mois après le lancement.
Que l’on se rassure, toutefois : ne pas être certifié ne signifie pas être incompatible. C’est pourquoi Microsoft a créé trois autres catégories : ” Prêt “, ” Prévu ” et ” Prudence “, qui totalisent environ huit mille logiciels. Les deux premières signifient que l’application fonctionne correctement sous Windows 2000 ou que l’éditeur s’est engagé à la rendre compatible. Rien ne garantit, en revanche, qu’elle a été optimisée ou qu’elle prend en compte les nouveautés de Windows 2000. La dernière catégorie, Prudence, indique une incompatibilité mineure et invite à se renseigner auprès de l’éditeur avant toute installation. On y retrouve évidemment les antivirus et les outils de prise de contrôle à distance.
Bon joueur, Microsoft y a aussi classé sa suite Office 2000, alors qu’elle fonctionne sans encombre. Plusieurs DLL récalcitrantes lui auront été fatales. En effet, une application client certifiée doit impérativement s’installer via le service Windows et faciliter le déploiement. Elle doit aussi pouvoir fonctionner dans un environnement restreint, où l’utilisateur n’est pas administrateur. Ce n’est pas le cas d’Office 2000, qui ne sera totalement conforme qu’à partir de la fin mars, après son service pack 1. Les mêmes restrictions existent côté serveur avec, par exemple, l’obligation de se référencer dans l’Active Directory ou de gérer les clusters.
Au final, on ne peut donc que se réjouir d’une certification plus stricte. Seul inconvénient, les applications risquent d’être livrées au compte-gouttes. La juste contrepartie de la qualité ?
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