Passer au contenu

À la mémoire des ordinateurs

Collectionneur forcené, il mène en ce moment un combat pour sauver l’unique musée de l’informatique en France, dont il fut l’initiateur.

Quand Philippe découvre pour la première fois l’informatique, c’est au collège. Il ne savait pas à quoi ressemblait un ordinateur… “ À travers les vitres du club informatique, j’ai vu de grandes armoires, je pensais que c’était ça ! ”, s’amuse-t-il aujourd’hui. Il n’a que 45 ans, et pourtant sa première histoire avec l’informatique fait déjà partie de l’Histoire. “ En 1980, lorsqu’on allumait un PC, il ne faisait rien. J’ai donc appris l’ordinateur en le programmant ”. L’Internet changera son destin. En particulier, un très célèbre site de ventes aux enchères. “ C’était vraiment par hasard. Je furetais sur eBay, et je vis un PC portable Olivetti, hors état de marche, en vente à 10 euros. Il était gros comme une valise de 10 kg avec un clavier qui se dépliait. Je l’ai acheté pour me rappeler les années 80 ”. Au départ, sa collection se limitait aux PC portables. Ses achats sur eBay venaient décorer la salle de réunion de sa petite entreprise créatrice de sites Web. “ Un jour, j’ai acheté un vieux Mac, par coup de cœur, et là je me suis dit qu’il n’y avait pas que les PC portables d’intéressants à collectionner ”. Ce fut l’engrenage. L’idée vient à sa femme et ses quelques salariés d’exposer les pièces sur un stand à l’occasion du salon du Progiform. “ Ça a marché, on a attiré l’attention ! Des directeurs financiers, qui venaient chercher sur le salon les derniers logiciels à la mode, s’arrêtaient sur notre stand. Ça leur rappelait des souvenirs. Les discussions s’engageaient entre générations ”. Au vu du succès, Philippe Nieuwbourg et sa fine équipe renouvellent l’opération sur plusieurs salons. Jusqu’à croiser le directeur de la société gestionnaire du Toit de la Grande Arche de la Défense (Paris), qui cherchait une idée d’exposition. Philippe Nieuwbourg saisit l’opportunité. Il installe une exposition sur 400 mètres carrés pendant trois mois. C’était en mai 2007. Une cinquantaine de pièces sont présentées : des PC portables, des consoles de jeu, des accessoires, des disques durs, des cartes perforées toutes issues de la collection personnelle de Philippe Nieuwbourg. L’accueil fut très positif de la part de la presse et du milieu scolaire. L’exposition temporaire est transformée en musée permanent. Il attirait, jusqu’à sa fermeture soudaine en avril dernier, 250 000 visiteurs et 200 visites scolaires, chaque année.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Delphine Sabattier