Une des premières études réalisées en France par l’institut d’études Nielsen Netratings sur le haut débit révèle que la spontanéité qu’autorise la connexion permanente entraîne effectivement une intensification des usages. Les utilisateurs passent deux fois plus de temps en ligne par mois, avec près de 15 heures au lieu de 8 en moyenne pour l’ensemble du panel. Le nombre de sessions n’augmente lui que de 18 à 29 par mois. Les visites sont donc plus longues. Le nombre de domaines visités dans le mois passe de 49 à 85 tandis que le nombre de pages vues est multiplié par deux.
Pratiques insoupçonnées
Mais “plus que la consommation, ce sont les pratiques d’échange qui connaissent l’accroissement le plus marquant”, nous apprend Daniel Kaplan, délégué général de la Fondation internet nouvelle génération (Fing), qui publiera un livre sur le haut débit avant la fin de l’année. E-mail, messagerie instantanée, transferts de fichiers, échanges peer to peer audio et vidéo et jeux en ligne sont les usages qui se développent le plus fortement selon les études réalisées sur le marché américain. Tandis que la consultation de sites commerciaux, elle, n’augmenterait que de quinze minutes mensuellement. Ceci remet même en question l’architecture des réseaux, qui ont été construits de manière asymétrique, anticipant le fait que les utilisateurs téléchargeraient beaucoup plus qu’ils ne transmettraient de données vers le réseau. Or “les usages se révèlent parfaitement symétriques”, poursuit Daniel Kaplan.Ce décalage entre le consensus des acteurs et la réalité de la demande n’est pas nouveau, puisque le téléphone, en son temps, était prévu pour diffuser de l’information ou les programmes des spectacles. Mais cet état de fait pourrait aujourdhui prendre à revers tous ceux qui misaient sur le “rich media” (communications multimédias) pour trouver de nouveaux débouchés pour leurs clients et leurs annonceurs.
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