Les sociétés de services feront davantage appel à la formation. Deux membres du Syntec Informatique, Marie-Anne Boyer-Maillard, déléguée formation, et Alain Donzeaud, vice-président, nous en parlent.01 Informatique : Quelles seront les formations les plus demandées au cours des prochains mois ?
Marie-Anne Boyer-Maillard : Celles traitant des technologies Internet continueront à être plébiscitées. Mais elles concerneront aussi les méthodologies de développement et les langages de programmation objet, qui font
partie des fondamentaux techniques. Les progiciels de gestion intégrés constituent également un thème porteur. Par ailleurs, il conviendra de mettre l’accent sur la formation au management de projet.
Attention, toutefois : ces sessions ne doivent pas se cantonner à des sujets purement techniques, comme la gestion des plannings, des coûts ou des risques. Pour être efficaces, il leur faut aussi prendre en compte la gestion des
équipes et la dimension humaine du métier. En effet, le chef de projet doit disposer de compétences en droit commercial et social, etc. Enfin, autre thème d’importance : la sensibilisation aux sujets ayant trait à la qualité. Par exemple, le
développement de plans qualité ou la mise en place de certifications généralistes (normes ISO), mais aussi spécifiques (CMM).Comment connaître l’évolution des métiers et les besoins de formation correspondants ?
Alain Donzeaud : Le 27 décembre dernier, les partenaires sociaux ont signé un accord de branche portant sur la formation professionnelle. Il affinera les priorités en termes de formation grâce à l’observatoire de
branche, qui recensera les emplois émergents, à risques et ceux en cours de transformation, entre autres. Cela nous aidera à envisager les actions de professionnalisation adéquates.Cet accord rendra obligatoires les entretiens professionnels. Pourquoi ?
Alain Donzeaud : Chaque individu doit être acteur de sa propre formation. Cette dernière, en effet, constitue l’un des outils de base de son employabilité. Aux cours des entretiens professionnels, qui se dérouleront au
moins une fois tous les deux ans, le salarié évoquera avec son responsable son évolution professionnelle.
Marie-Anne Boyer-Maillard : Ces entretiens ont déjà cours dans les grandes entreprises. Mais ils restent avant tout axés sur l’appréciation des performances. Là, il sera possible de dégager les compétences qui ont
manqué au collaborateur pour atteindre l’objectif qui lui était assigné. Des actions de formation correspondantes pourront aussi être envisagées. Pour beaucoup de PME ?” et elles sont nombreuses dans notre secteur ?”, cette
obligation constitue une nouveauté. Ces entretiens informeront aussi les salariés sur le droit individuel à la formation (DIF). Et ils les aideront à réfléchir aux enseignements qui seraient utiles à leur carrière.Qu’apporte l’accord en termes de validation des acquis, de bilan de compétences, etc. ?
Marie-Anne Boyer-Maillard : L’accord prévoit un accès prioritaire aux bilans de compétences pour certaines catégories de salariés ?” aux collaborateurs en intercontrat depuis plus de six mois, ou de retour
d’un long congé, par exemple. Ce bilan pourra d’ailleurs parfois déboucher sur une période de professionnalisation. D’une durée de 100 et 600 heures, elle offre au salarié en CDI la possibilité de rattraper l’écart qui peut exister entre ses
compétences et les besoins du marché. Sont notamment prioritaires les informaticiens n’ayant pas suivi de formation depuis au moins cinq ans, et les informaticiens de plus de quarante ans, afin qu’ils puissent rebondir dans la seconde partie de leur
carrière.
Alain Donzeaud : Dans le cadre de la valorisation des acquis de l’expérience (VAE), nous concevons actuellement des certificats de qualification professionnelle (CQP), équivalant à des diplômes de branche. Ces
certificats servent à concrétiser les compétences du salarié plusieurs années après sa formation initiale. Les CQP, dont les premiers porteront sur les métiers d’administrateur de réseaux et d’architecte technique, constitueront des standards pour
les SSII.Quel impact auront ces mesures sur le volume des formations dispensées ?
Alain Donzeaud : Ces dernières années, face au contre-coup économique qu’a connu le secteur, le nombre de jours de formation au sein des SSII a baissé de 20 à 30 % ?” voire, pour certaines, de 50 %.
Cependant, j’ai bon espoir que ce nouvel accord contribuera à accroître l’effort de formation dispensé aux informaticiens, tant en termes quantitatifs que qualitatifs.
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