Thierry Breton a été nommé à la tête de France Telecom. Sa mission : restructurer 70 milliards d’euros de dette. Le reste, en particulier la stratégie industrielle de l’entreprise ? Accessoire ! De son côté, Air France vole de succès en succès. La compagnie n’a nul besoin d’une augmentation de capital, d’autant que la Bourse est en plein krach. Mais pour le gouvernement, il semble urgent de privatiser complètement la compagnie. Comme hier, il était urgent pour Lionel Jospin de pas vendre même une toute petite partie du capital de France Telecom lorsque l’action était au plus haut. Dans les deux cas, quel gâchis ! Manifestement, l’Etat ne sait plus quoi faire des entreprises qu’il possède. Écartelées entre les injonctions de Bruxelles qui refuse toute subvention, le vent libéral qui souffle d’outre-Atlantique et la tradition française d’Etat providence, la direction du Trésor, gardienne des participations publiques, navigue à vue. Le service public hexagonal s’est dissout dans le concept flou de service universel, la mondialisation a rendu caduque la politique industrielle traditionnelle (fondée sur la notion de filière nationale) et la notion de patrimoine public se heurte à la volatilité des marchés financiers. Lorsque Nicole Fontaine, secrétaire d’État à l’Industrie, explique la nécessité pour EDF de devenir “un champion européen de l’énergie”, elle reprend mot à mot le discours de Christian Pierret, son prédécesseur, à propos de France Telecom. On connaît la suite… Aujourd’hui, face à la quasi-faillite de lopérateur historique, il temps que droite et gauche réfléchissent sérieusement à la mission du secteur public. Quitte à réinventer la politique industrielle.
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