Alors que la plupart des constructeurs télécoms, à l’exception de Nokia, s’enfoncent durablement dans le rouge, Cisco clôture son année fiscale 2001-2002 avec un bénéfice de 1,9 milliard de dollars, contre une perte de 1 milliard de dollars l’an passé. Un résultat d’autant plus surprenant que son chiffre d’affaires a reculé, passant de 22,3 à 18,9 milliards de dollars. Une performance qui s’explique par le fait que le constructeur est moins exposé que d’autres à la tourmente qui agite le secteur des télécoms et que sa gestion est rigoureuse.“Nos recettes proviennent pour 20 à 25 % des opérateurs et des fournisseurs de services, a déclaré John Chambers, son PDG, lors de la conférence de presse d’annonce du bilan trimestriel. Nous espérons que cette proportion passera à 40 ou 45 % dans les deux ou trois ans.” Une ambition non encore réalisée, qui le sert aujourd’hui. En effet, le marché se trouve principalement du côté des télécoms. Toutefois, il est actuellement en pleine dépression. En revanche, celui des entreprises, sur lequel il est plus ancré, sans être aussi florissant qu’il y a deux ou trois ans, résiste mieux à la crise.Pour survivre, tous les équipementiers serrent les boulons. Ils réduisent de façon drastique leurs effectifs (Nortel et Lucent les ont pratiquement divisés par deux) et taillent à la hache dans leurs activités ?” Nortel se sépare de son activité DSL, Ericsson cède sa micro-électronique à Infineon, Lucent vend son activité informatique à Platinum Equity, pour ne citer que quelques exemples.
A nouveau, la soif des acquisitions
Cisco a, lui aussi, fait le ménage : la société compte actuellement trente-cinq mille six cents personnes ?” contre quarante-huit mille il y a un an ?”, et le maître mot est la productivité par agent. Elle était de 540 000 dollars au dernier trimestre fiscal, contre 530 000 au trimestre précédent.En revanche, Cisco n’a abandonné aucune activité, et il en a même ajouté d’autres. Preuve de sa santé retrouvée : alors qu’en 2001 ?” année noire ?” il s’était contenté de deux acquisitions (Auranetix et Allegro Systems), il en compte déjà quatre à la mi-2002 (Hammerhead Networks, Navarro Networks, AYR Networks et Andiamo Systems). A coté de son c?”ur de métier, centré autour du routage et de la commutation IP (70 % de son chiffre d’affaires), il a mis l’accent sur le sans-fil et le stockage. Se lançant dans la bataille des réseaux locaux publics sans fil (hotspots), il revendique l’équipement de dix-neuf aéroports européens et a été retenu par Swisscom. L’autre volet de sa diversification est illustré par sa dernière acquisition, Andiamo. En fait, fidèle à sa stratégie, Cisco n’a pas acquis une société, mais une technologie, qu’il va introduire dans ses équipements. C’est de cette manière que, au milieu des années quatre-vingt-dix, le rachat de Stratacom lui avait mis le pied à l’étrier pour entrer dans le domaine de l’ATM.
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