Le renforcement de l’anonymat des transactions, dans lequel vient de s’engager la place de Paris, s’il satisfait au besoin de discrétion de quelques opérateurs, ne va pas dans le sens d’une transparence poussée des marchés financiers ni, par conséquent, dans celui d’une meilleure appréciation de l’utilité de la Bourse pour ” l’économie réelle “. L’autre amendement technique, le durcissement des seuils de réservation des valeurs, peut sembler au contraire soucieux de l’intérêt du grand public. On voit bien que ces nouveaux seuils (réservation à la hausse ou à la baisse à partir de 10 % d’écart par rapport au cours de référence, réservation temporaire de 4 minutes pour un écart supérieur à 2 %), dits ” dynamiques “, ont notamment pour but de protéger l’actionnaire, et même le petit actionnaire, de l’extrême volatilité accompagnant le reflux des marchés. Mais les premiers effets de ces coupe-feu sont de hacher les transactions, y compris des grandes valeurs, peu susceptibles de pâtir d’un manque de liquidité. Opacité, freins à la fluidité : il faut certes laisser à la réforme le temps de s’installer, mais les premiers principes d’Euronext semblent aller à contre-courant de la modernisation annoncée.
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