Les piliers du PAF
Télévision publique
Info, découverte et proximitéS’il est un candidat qui n’a pas de souci à se faire, c’est bien France Télévisions. La télévision publique est, en effet, assurée d’obtenir un “multiplexe”, soit six chaînes, au nom d’un “droit de priorité”, lié à ses missions de service public. Cela tombe bien : fort d’une dotation budgétaire de 152,5 millions d’euros, le groupe présidé par Marc Tessier proposera, outre les incontournables France 2, France 3 et France 5, trois nouvelles chaînes spécialement créées pour la TNT. Tout d’abord, une chaîne d’infos en continu (pilotée par Paul Nahon et Bernard Benyamin), une chaîne de découverte, familiale et culturelle, et une chaîne Régions (découplée en huit décrochages régionaux). Deux autres canaux devraient être attribués à Arte et à la Chaîne parlementaire (Assemblée et Sénat). Au total, le service public “trustera”donc huit chaînes.TF1
Le candidat “malgré lui”
Après avoir vilipendé “l’approche marxiste” du gouvernement pour la TNT, le PDG de TF1, Patrick Le Lay, a décidé d’y aller à reculons, mais d’y aller quand même. Il demandera donc le maximum autorisé, soit cinq chaînes : outre TF1, on attend bien sûr LCI et Eurosport ?” sans doute en clair ?” mais aussi TF6, “mini-généraliste” conçue par la Une et M6. Chère à Patrick Le Lay, TV Breizh ferait acte de candidature en partenariat avec Ouest-France.M6
Puisqu’il faut y allerPas plus enthousiasmé que Patrick Le Lay par la TNT, le patron de M6, Nicolas de Tavernost, sera néanmoins de la partie. Peu bavarde sur ses intentions, la filiale de Suez et RTL Group devrait, elle aussi, demander cinq chaînes pour tenter de placer, outre M6 et TF6, ses thématiques (M6 Music, Série Club, Fun TV, etc.). Les paris sont ouverts : la sixième chaîne osera-t-elle proposer un “Loft Story Channel” au prude CSA ?CANAL PLUS
En route vers le monopole de la distribution ?Pas question pour Canal Plus de voir ses abonnés prendre le train de la TNT sans contrôleur. La filiale de Vivendi Universal proposera au CSA au moins trois chaînes payantes déclinant l’“esprit Canal” : elles devraient comprendre une chaîne cinéma, une chaîne sportive (dont la réalisation a été confiée à Michel Denisot) et bien sûr I-Télévision, la chaîne d’informations en continu du groupe. L’objectif est de convertir au numérique les 3 millions d’abonnés analogiques (sur 4,6 millions) que compte encore Canal Plus.TPS
Si Canal y va, on y vaChallenger de Canal Satellite, TPS n’était guère favorable à la TNT. Mais pas question de laisser la concurrence occuper le terrain : le bouquet contrôlé par TF1, M6 et Suez proposera au moins sa chaîne premium TPS Star. Disposant d’un réseau commercial pour ses décodeurs, il pourrait aussi postuler au rôle de distributeur.
Les nouveaux entrants
Groupe AB
Des projets en pagailleMo-ti-vé ! Déjà présent sur le câble et le satellite, Claude Berda espère enfin accéder à un public généraliste. Fort d’un stock de “soaps” inépuisable, AB veut cinq chaînes… quitte à déposer dix projets pour les obtenir. Pour s’attirer les bonnes grâces du CSA, son groupe proposera au moins trois chaînes gratuites : une pour les 15-35 ans, une pour les séniors, et une pour les CSP +. Sont aussi prévues deux chaînes payantes : RTL9 et une “chaîne de l’homme moderne”. Comme toujours chez AB, le budget sera calculé au plus près : 10 à 15 millions d’euros maximums. Jean-Luc Azoulay, ancien comparse de Claude Berda, pourrait proposer une petite chaîne familiale, “Do TV”. Dorothée en serait l’inspiratrice.BOLLORÉ
Le “raider” veut sa danseuseLe revoilà. Réputé pour ses lucratifs aller-retours dans le capital des stars de l’audiovisuel (TF1, Pathé), Vincent Bolloré vient d’atterrir chez Gaumont (7 % du capital). L’occasion ou jamais de s’offrir une chaîne de télévision. Conseillé par Philippe Labro, le groupe Bolloré présentera au CSA un projet de “semi-généraliste” gratuite, axée sur le talk-show, le divertissement et les jeux, notamment conçus par Arthur (Endemol). Le milliardaire a les moyens : il doterait sa danseuse d’un budget de 30 millions d’euros.LAGARDÈRE
Un retour au premier planPour laver l’honneur du père, terni il y a dix ans par l’échec de La Cinq, Arnaud Lagardère veut remonter dans l’arène cathodique via la TNT. Conseillé par l’ancienne “Madame médias” du PS, Frédérique Bredin, il demandera, c’est sûr, cinq chaînes pour en placer trois ou quatre : Canal J et MCM, mais aussi Match TV (en clair) et peut-être Elle TV, deux produits dérivés des magazines d’Hachette.NRJ
Du business hors de la FMRoi de la FM, Jean-Paul Baudecroux rêve depuis des années déjà d’une chaîne de télévision aux couleurs de son groupe, NRJ. Il proposera donc trois projets au CSA pour la TNT ?” NRJ TV, Nostalgie TV, Chérie TV ?” dans l’espoir d’en décrocher au moins une.PATHÉ
Jérôme Seydoux s’impliqueJérôme Seydoux se fait plaisir depuis qu’il se consacre essentiellement à Pathé. Toujours aussi discret, l’entrepreneur pilote directement son projet TNT, mais il réserve la primeur de son dossier au CSA. On peut s’attendre à ce que Pathé demande cinq canaux pour décliner ses cinq chaînes actuelles, présentes sur le câble et le satellite : Comédie, Cuisine TV, Histoire, Pathé Sport et Voyage.
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