J’ai longuement hésité avant de dépenser 18 euros pour le livre ‘ des nouvelles idées de business ‘ de Laurent Edel et Chine Lanzmann1. Car la dernière expérience
‘ business ‘ des deux auteurs n’est pas franchement engageante.Laurent Edel a fondé Republic Alley, un incubateur de start-up vite devenu ‘ cimetière à toutou.com ‘, refourgué à la Ville de Paris. Chine, de son côté, a été financée par le fonds d’investissement Apax
pour monter desfemmes.com, devenu newsfam.com, un portail féminin. Le site n’a sans doute pas été la plus grosse ‘ bâche ‘ d’Apax dans Internet, mais il a été ?” à coup sûr ?” la plus
rigolote.Ne nous laissons pas influencer par les idées reçues. D’ailleurs Laurent et Chine n’ont pas tout raté puisqu’ils ont donné naissance à Edmond. Un garçon blond qui figure en bonne place sur la quatrième de
couverture. Une sorte de Jordy du business, propulsé avant l’heure par ses parents dans ce monde impitoyable.Comme Laurent et Chine avaient ‘ du temps devant [eux] et que rien ne [les retenait] vraiment en France ‘, ils ont décidé de faire le tour du monde, à la recherche
de nouvelles idées de business, qu’ils ont affublées d’un acronyme vengeur : les NIB. Et des NIB, y’en a partout, en Chine, au Japon, aux États-Unis etc.Donc Laurent et Chine, accompagnés d’Edmond et de Stéphanie (la baby-sitter d’Edmond) ont parcouru le monde pour trouver les NIB et les répertorier. Voilà le postulat de départ du livre. Postulat qui aurait aussi pu être
celui d’une émission de real TV, mais là on cause d’un livre. Livre qui a déjà le mérite de ne pas provoquer de maux de tête.Les phrases sont simples : sujet, verbe, complément. Mais bon, on est là pour faire du ‘ business ‘, pas de la littérature, b… ! Laurent et Chine commencent par nous expliquer comment ils ont pu voyager, en
réservant des billets d’avion par exemple. Puis nous rappellent certaines vérités parfois trop vite oubliées : ‘ Le monde est grand ‘,
‘ Un pays, on ne le connaît pas en un mois, encore moins
en une semaine ‘, ‘ C’est parfois stressant et fatiguant de vivre des choses nouvelles ‘ et ‘ L’arrivée d’un enfant correspond à un changement de vie ‘.Enfin, ils s’organisent : Chine nous racontera le voyage tandis que Laurent, lui, présentera les NIB. NIB comme Nouvelles idées de business, vous suivez ou pas ? Passons rapidement sur le carnet de route de Chine qui, entre
le caca et l’otite d’Edmond, n’a pas pu réaliser des documentaires vidéo du voyage. ‘ J’ai eu les yeux plus gros que le cerveau ‘, confesse-t-elle.Seul passage croustillant, mais dont le ressort tragique est mal exploité : la crise de nerfs de Stéphanie, la nounou, qui rend son tablier en pleine Silicon Valley. La raison ? ‘ Laurent achète des yaourts au
chocolat alors que moi je n’aime que les yaourts nature. ‘Les idées de business de Laurent sont, elles, plus intéressantes. Mais assez inégales. Celles trouvées au Japon ont déjà eu leur heure de gloire dans Le Monde, il y a plus de six mois. Celles venant
d’Australie sont au contraire originales et inattendues. On aurait voulu en savoir plus sur le modèle économique de chaque société citée, les fiches étant souvent trop courtes.Il ne manque à ce livre qu’une seule idée de business, que Laurent s’est bien gardé de conseiller à ses lecteurs pour l’exploiter lui-même : trouver des idées de business et les vendre aux autres.* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur Individuel1 Le monde est à nous, Laurent Edel et Chine Lanzmann, JC Lattès, 18 euros, 2004. Prochaine chronique jeudi 12 février
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