Le grid reste une priorité de la recherche en Europe. Pour preuve, les 78 millions d’euros que la Commission européenne vient d’affecter à 23 nouveaux projets de recherche dans le cadre du sixième programme cadre
pour la R&D (PCRD). La Commission soutient surtout trois initiatives, en leur allouant près de la moitié des fonds. ‘ Elle affiche, entre autres, sa volonté de prouver que le grid n’est pas réservé au monde
scientifique, et qu’il peut s’adapter à de nombreux secteurs d’activité ‘, insiste Thierry Priol, directeur de recherche à l’Inria et coordinateur scientifique du projet européen Coregrid.BEinGrid (Business Experiments in Grid), la plus grosse dotation avec 15,7 millions d’euros, mènera 18 expériences pilotes dans des secteurs variés (divertissement, textile, commerce de détail).
Pour sa part, avec 6,6 millions d’euros, Brein tâchera de développer le concept d’organisation virtuelle dynamique propre au grid, en se fondant sur les technologies d’agents et le Web sémantique.
Un système d’exploitation dédié au grid
Enfin, 14,2 millions sont affectés à un projet d’infrastructure supervisé par l’Inria : XtreemOS sera un véritable système d’exploitation de grid. Pour l’heure, en général, des
middlewares ?” tel l’américain Globus ?” se chargent de la gestion de l’environnement distribué.Rien de plus logique, puisque le grid a pour objectif principal d’intégrer des ressources distribuées, aussi hétérogènes et éparpillées soient-elles… ‘ Nous n’ambitionnons pas de remplacer les
OS existants, précise Christine Morin, directrice de recherche à l’Inria et coordinatrice scientifique du projet. Nous allons faire évoluer un système existant en lui intégrant des fonctions de
grid. ‘ Lancé officiellement en juin, le projet se situe en pleine phase de spécifications. Sans surprise, il s’appuiera sur un c?”ur Linux 2.6.L’équipe s’attaquera d’abord à l’interface de gestion des organisations virtuelles, la base du grid. Il s’agit de définir le périmètre d’appartenance des ressources et des utilisateurs à
l’environnement. Puis viendra la tolérance des pannes. Dans un monde distribué, cela se traduit, par exemple, par la sauvegarde de l’état d’un service sur une machine en panne afin de le passer sur une autre. Sont aussi au
programme les mécanismes subtils d’ordonnancement de tâches, qui aideront à tenir en permanence l’utilisateur au courant de l’état de l’application qu’il a lancée dans la vaste inconnue du grid.Les chercheurs de l’Inria ont du pain sur la planche. Ces fonctions sont plutôt rodées dans le monde du grid, mais il reste à les intégrer au c?”ur de Linux. ‘ Le projet durera quatre ans,
insiste Christine Morin. Dans deux ans, nous aurons une première version de base, que nous proposerons à des partenaires expérimentant de vraies applications industrielles. ‘ Les retours favoriseront la préparation
d’une deuxième version, voire l’adaptation de l’OS à des distributions commerciales de Linux. Elles sont deux à figurer parmi la vingtaine de partenaires du projet : Mandriva en France, et Red Flag… en Chine.
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