Les messageries instantanées connaissent un succès grandissant et donnent un coup de vieux aux classiques e-mails. Les grands portails du Web comme AOL, Yahoo ou MSN ont tous créé un service de ce type. Mais la référence en la matière reste ICQ, prononcez I seek you (je te cherche).Avec plus de 42 millions d’abonnés, ce service, qui a été racheté par AOL, représente la plus grande communauté en ligne du monde. Chaque utilisateur est identifié par un numéro unique, baptisé UIN (Universal Internet Number), qui s’échange aussi simplement qu’un numéro de téléphone.La première étape consiste à s’enregistrer, puis à télécharger gratuitement le logiciel ICQ. Il suffit ensuite d’utiliser le numéro de son correspondant, équipé du même logiciel, pour lui envoyer directement des messages. Ceux-ci s’afficheront sur son écran, s’il est connecté. Il pourra alors y répondre instantanément.
Reconnu sur tous les systèmes
PC, Mac, organiseurs, appareils fonctionnant sous Windows CE, ou encore sous Windows 3.1 ou Linux… ICQ est disponible pour la plupart des machines et la plupart des systèmes d’exploitation. Le nombre de ses fonctions en fait le plus complet des logiciels de ce type. On peut ainsi savoir si ses amis sont connectés, leur envoyer ou recevoir des messages, et les inviter à un chat (discussion en direct).Un annuaire en ligne permet de sélectionner ses correspondants à partir de leurs centres d’intérêt, de leur âge, de leur sexe ou encore de leur lieu d’habitation. En plus, ICQ propose des conférences audio ainsi que des recherches sur Internet, des bulletins météo et des fils d’informations gratuits pouvant être personnalisés.Le logiciel conserve également l’historique de toutes les conversations et de tous les envois effectués. On peut même lui ajouter de nouvelles fonctions, grâce à des extensions logicielles disponibles sur le Web.
Développer un cercle d’amis avec ICQ
Pour Christine Guieu, ICQ est devenu un partenaire quotidien. Cette femme de 48 ans, secrétaire générale départementale de la Fédération des conseils de parents d’élèves à Saint-Malo (35), utilise ICQ depuis cinq ans. “ICQ est très pratique, convivial, vraiment simple à utiliser, explique-t-elle avec enthousiasme. Je vois tout de suite qui est en ligne, parmi les amis que je me suis fait au fil du temps sur Internet. J’envoie un message, on me répond… Et si nous voulons avoir une conversation suivie, nous ouvrons une fenêtre de chat.“Elle a ainsi développé un véritable cercle d’amis grâce à ICQ. “Les gens regardent dans l’annuaire, sélectionnent mon profil, m’envoient un message pour me demander de discuter avec eux. Ça démarre très simplement. Ensuite, les relations deviennent suivies si nous nous découvrons de réels centres d’intérêts communs. C’est très convivial. Même si, avec l’augmentation du nombre d’utilisateurs, la courtoisie a tendance à se perdre un peu.“
Les webcam pas encore reconnues
Techniquement, elle n’a rencontré aucun problème, tout juste quelques soucis de connexion qui n’ont duré que peu de temps et qui sont maintenant totalement réglés. “J’ai essayé d’autres logiciels de messagerie, mais ICQ est pour moi le plus agréable à utiliser.” Elle ne s’en sert toutefois que pour le dialogue : “Les fils d’infos, par exemple, je ne les regarde jamais.” Christine Guieu ne reproche qu’une chose à ICQ : “On ne peut pas employer de webcam. Mais on peut en contrepartie très facilement ouvrir une session sous NetMeeting (le logiciel de visioconférence de Microsoft) à partir d’ICQ…“
Trop de fonctions
Dominique Fremond, musicien professionnel de 43 ans a, lui, renoncé à utiliser ICQ après avoir essayé. “Je suis abonné à Internet, par AOL. Je bénéficie donc d’AIM, l’application de messagerie instantanée de mon fournisseur d’accès, depuis le mois d’octobre 2000. Un ami a essayé de me convaincre de passer sur ICQ. J’ai alors décidé d’ouvrir un compte ICQ, et j’ai étudié le logiciel de près. Mais je n’ai pas pu m’y faire : il m’a paru bien trop compliqué. Trop de possibilités, trop de fonctions… Alors que moi, ce qui m’intéresse surtout, c’est juste de pouvoir dialoguer en direct avec des gens sympas, des musiciens américains, par exemple…“
ICQ cible des spammeurs
Indépendamment de cette complexité, Dominique Fremond admet aussi avoir quelques craintes. Renseignements pris auprès de quelques utilisateurs et sur Internet (notamment sur le site http://etotal.unikorn.net/icqflood.html), certaines failles d’ICQ lui ont paru rédhibitoires : “J’ai entendu dire qu’ICQ était la porte ouverte à tous les envois publicitaires non sollicités, qui inondent les boîtes aux lettres et ralentissent les connexions. C’est aussi le meilleur moyen d’ouvrir tout grand l’accès à mes données personnelles stockées sur les disques durs de mon PC ! “ICQ donne en effet, par défaut, accès à l’adresse IP de ses utilisateurs, ce qui peut offrir à un pirate l’occasion de s’infiltrer. Une fonction du logiciel que l’on peut toutefois simplement désactiver en réglant ses paramètres. Si Christine Guieu a, elle aussi, entendu parler de ces risques, elle n’a toutefois jamais eu à en subir les conséquences. Pour tout dire, elle profite avec insouciance des plaisirs que lui offre ICQ.
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