L’Arcep a publié les modalités d’attribution des fréquences 5G situées en bande 3,5 GHz (de 3,4 à 3,8 GHz) qui seront imposées aux opérateurs candidats. Surprise, la taille des blocs de fréquences bénéficiant d’un prix de réserve sera de 50 MHz contre les 60 MHz espérés par le gendarme des télécoms. Le reste du spectre sera soumis aux enchères.
Ce scénario ne fait pas les affaires Free qui militait pour des blocs de 60 MHz à prix fixe. Xavier Niel n’avait pas hésité à parler de « tentative de mise à mort de Free » au mois de septembre dernier si cette condition n’était pas remplie.
Bouygues Telecom, lui, demandait à baisser le plafond maximal de quantité de fréquences par opérateur à 90 MHz. Il n’aura pas non plus été entendu puisque la limite reste fixée à 100 MHz.
Des différences de qualité de service entre opérateurs ?
De cette manière, Bercy est assuré de récupérer davantage d’argent. Mais cela aura une autre conséquence : les fréquences risquent d’être plus inégalement réparties et d’aller davantage à ceux qui ont le plus de capacités financières, à savoir Orange et SFR*.
Dans le cas où Bouygues Telecom et Free Mobile seraient incapables de surenchérir et resteraient à 50 MHz chacun, Orange ou SFR pourrait accumuler jusqu’à 100 MHz. Soit deux fois plus de champ de fréquences que leurs concurrents. Une situation qui créerait de grosses différences de qualité de service en 5G suivant les opérateurs, notamment au niveau du débit.
Reste à connaître le prix de réserve fixé par Bercy. Si le tarif de départ est trop élevé, cela devrait accroître encore davantage les disparités. Un scénario cauchemardesque pour Sébastien Soriano. « Le risque est de casser les acquis de la concurrence sur le marché des télécoms français », a-t-il déclaré au Figaro. Les opérateurs se gardent bien de commenter publiquement la publication de l’Arcep, attendant de connaître ce fameux prix de réserve qui scellera leur sort.
Pour le reste, le cahier des charges de l’Arcep conserve les mêmes obligations de débit et le calendrier présenté dans son projet initial. Les opérateurs devront déployer la 5G dans au moins deux villes en 2020, puis monter en puissance jusqu’à disposer de 10 500 sites en 2025. Une bonne partie de la population devrait donc être couverte à cette date. 25% des sites devront être déployés dans des zones peu denses et des territoires d’industrie.
Rappelons que d’autres bandes de fréquences 5G seront attribuées dans les années à venir, à commencer par le 26 GHz à l’horizon 2022.
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