En attendant l’attribution des premières fréquences 5G prévue pour le mois de juin, de nouvelles règles entrent en application pour toute installation d’équipement du nouveau standard. Le décret « anti-Huawei » vient de paraître au Journal Officiel ce 7 décembre.
Il inaugure un régime d’autorisation préalable auprès de l’Agence nationale de la sécurité et des systèmes d’information (ANSSI) pour tous les opérateurs, quel que soit l’équipementier choisi. Officiellement, Huawei n’est donc pas visé. Mais il ne fait de mystère pour personne que le gouvernement va s’en servir pour se prémunir de toute tentative d’écoute chinoise. De cette manière, il va pouvoir écarter le géant des télécoms chaque fois qu’il estimera un lieu sensible.
Huawei peut-il être mis sur la touche ?
Avec cette procédure alourdie, il y a un risque de ralentir le déploiement de la 5G en France. Mais pas seulement. L’absence de réponse de l’ANSSI vaudra refus au bout de deux mois. Une disposition vécue comme arbitraire par les clients de Huawei en France, à savoir Bouygues Telecom et SFR. Ils redoutent qu’elle soit employée à tout va et sans justification. Le scénario le plus noir verrait Bouygues Telecom et SFR renoncer progressivement à utiliser tout matériel Huawei devant les difficultés administratives. L’éviction de cet acteur pourrait alors renforcer la position d’Ericsson et Nokia, ce qui priverait tous les opérateurs d’arguments pour négocier les prix.
Une liste informelle de zones stratégiques aurait déjà été dressée par Bercy, d’après Les Echos. Pas question d’y déployer du matériel Huawei bien entendu. Des sites à Paris, Rennes, Pau, Nice, Nancy, Strasbourg, Toulouse seraient notamment concernés.
Source : Le Journal Officiel, Les Echos
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