En 2019, l’Arcep avait attribué des fréquences pour des projets tests dans la bande 26 GHz. Ce devait être un prélude à des enchères qui auraient dû se dérouler avant la fin de cette année. Pourtant, plus aucune échéance n’est désormais fixée. Nous avons pu interroger la président de l’Arcep Laure de la Raudière à ce sujet lors d’une conférence de presse ce 24 Mai.
« Il n’y a pas de raison de se précipiter », a déclaré la présidente. Il semblerait en effet qu’un ou une secrétaire d’État au Numérique puisse être nommé(e) au mois de juin après les élections législatives. L’Arcep attend donc l’été pour remettre le sujet sur la table et en discuter avec le gouvernement. Concernant les expérimentations, un certain nombre d’entre elles ont reçu l’autorisation d’être prolongées. Certaines n’avaient d’ailleurs même pas commencé. Mais la demande ne semble pas avoir été forte.
La France n’est toutefois pas particulièrement en retard. Aujourd’hui, dans le monde, seuls quelques pays disposent de réseaux 5G exploitant commercialement des ondes millimétriques. C’est le cas des États-Unis, du Japon et de Singapour. L’Italie commence tout juste.
Un sujet polémique
Il faut dire que le sujet est hautement inflammable. Ces fréquences ont focalisé les méfiances des opposants à la 5G avant le lancement du nouveau standard en France il y a un an et demi.
D’une part parce que l’Anses estime ne pas disposer de suffisamment de données à leur sujet pour conclure à leur innocuité. D’autre part, parce qu’elles impliquent de mettre en fonction davantage de petites antennes, les fameuses small cells.
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Les ondes millimétriques pâtissant d’une faible propagation, il est effectivement prévu de multiplier les small cells dans les centres très denses. Elles seront dissimulées sur les façades des immeubles ou dans le mobilier urbain, au plus près des utilisateurs. Ce qui soulève des interrogations légitimes sur leur effet quant à l’exposition de la population aux ondes électromagnétiques. Les premières études expérimentales de l’ANFR à ce sujet avaient été rassurantes mais nécessiteront d’être confirmées sur le terrain avec de vrais réseaux ouverts au public. Par ailleurs, la plupart des opérateurs nous ont assuré que les ondes millimétriques concerneront un nombre limité de sites en France.
L’Arcep joue la concertation sur ce dossier. Elle assure avoir pris en compte les «enjeux environnementaux» dans les modalités d’attribution de la bande 26 GHz qui sont toujours en réflexion actuellement.
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