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5G : Huawei sauve sa peau en Europe mais devra suivre des « règles strictes »

Thierry Breton, le Commissaire européen à l’Industrie, annonce que Huawei participera au développement de la 5G en UE. D’autres pays comme l’Australie, le Japon ou les États-Unis ont, eux, banni l’entreprise chinoise. 

L’nion Européenne ne compte pas, par principe, exclure le chinois Huawei du développement de la 5G en Europe mais va fixer des « règles strictes », a déclaré mardi le Commissaire européen à l’Industrie, Thierry Breton.
    
« Il ne s’agit pas d’être discriminant, il s’agit tout simplement de fixer des règles. Elles seront strictes, elles seront exigeantes et évidemment on accueillera en Europe tous les opérateurs qui voudront bien les appliquer », a-t-il dit, devant des eurodéputés, selon l’AFP. 

Des règles dévoilées mercredi 

L’ancien ministre français de l’Economie, qui fut aussi patron de France Télécom, va présenter mercredi une « boîte à outils » concoctée par les Etats membres de l’Union en coordination avec la Commission européenne. Interrogé par France Inter il y a quelques jours, Thierry Breton avait déjà évoqué la mise en place de règles fermes pour Huawei. 
    
« Il faut avoir, vous le verrez dans la toolbox, la capacité pour chaque pays, pour chaque opérateur, d’avoir plusieurs sources de fournisseurs car il faut mitiger les risques », a-t-il ajouté.

Pour rappel, Huawei est soupçonné par les États-Unis d’être trop proche du gouvernement chinois. L’administration de Donald Trump appelle les autres pays à exclure Huawei de la 5G afin d’empêcher le gouvernement de Xi Jinping de se transformer en super-espion. Certains pays comme le Japon et l’Australie ont écouté les États-Unis et ont décidé de bannir Huawei. D’autres, comme ceux l’Union Européenne, restent fidèles à Huawei qui équipe déjà beaucoup d’opérateurs aujourd’hui. Le Royaume-Uni, malgré les pressions de Donald Trump, a aussi annoncé qu’il ne comptait pas exclure Huawei de son territoire. 

Dans un entretien donné plus tôt au quotidien belge l’Echo, Walter Ji, patron de Huawei Europe, jugeait justement « impossible » que son entreprise soit bannie de l’Union. « Nous avons tissé des liens forts et posé des fondations solides avec nos partenaires technologiques locaux. Notre technologie est à la pointe et elle représente beaucoup de valeur commerciale aux yeux des opérateurs. Cela n’arrivera pas », a-t-il dit, confiant. Reste désormais à savoir les fameuses règles strictes européennes. Huawei, que l’on sait en avance technologique sur ses concurrents, pourrait être interdit d’équiper certains endroits clés de l’Europe. Au delà de l’enjeu sécuritaire, nos représentants politiques doivent aussi s’assurer que notre retard sur la 5G ne soit pas trop grand. 

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Nicolas Lellouche, avec AFP