Les débits en matière de téléphone mobile sont toujours aléatoires puisque le réseau reste partagé et que sa qualité fluctue en fonction de l’endroit où vous vous trouvez et du matériel que vous utilisez. Vous pouvez malgré tout mettre un maximum de chances de votre côté.
En l’espèce lorsque vous souhaitez éprouver votre « nouvelle » connexion 5G, lorsque vous lancez un Speedtest, le résultat affiché additionne le débit 5G et le débit 4G, parce que le cœur de réseau des opérateurs reste actuellement en 4G.
Alors, gardez en tête que la meilleure configuration est celle où vous cumulerez le plus de spectre dans les deux technologies. Impossible pour le moment de disposer d’une bonne 5G sans une très bonne 4G.
Voici donc term les critères à prendre en compte.
Des smartphones 5G aux capacités très diverses
La France vient d’ouvrir ses réseaux relativement tard par rapport à d’autres pays. La conséquence, c’est qu’il n’existe plus seulement sur le marché des appareils haut de gamme mais une certaine diversité de modèles. Or, leur positionnement détermine leur capacité à agréger plus ou moins de fréquences 4G. Si les modèles premium sont en mesure de cumuler jusqu’à quatre bandes de fréquences LTE simultanément, ceux d’entrée et milieu de gamme ne peuvent en gérer qu’une à deux. Ce qui aboutit à un paradoxe.
« Un smartphone 4G premium de l’année dernière pourra obtenir de meilleures performances qu’un smartphone 5G entrée de gamme d’aujourd’hui quand ils opèrent tous les deux sur les bandes de la 4G », nous résume le directeur France de Qualcomm, Jean Varaldi.
Ce n’est pas qu’une question d’agrégation de fréquences. L’architecture interne des smartphones est aussi plus ou moins taillée pour supporter des flux de connexion élevés.
« Cela n’aurait aucun sens qu’un téléphone à 200 euros sache faire du 2 Gbit/s. Il aurait un modem à 2 Gbit/s mais il ne saurait pas traiter l’information pour l’afficher et la gérer. Il faut que la plate-forme sous-jacente soit dimensionnée pour ce type de flux », nous explique encore Jean Varaldi.
Vous l’aurez compris, logiquement, mieux vaut disposer d’un smartphone premium pour obtenir les meilleurs débits.
Plus ou moins de spectre disponible
En plus du modèle de smartphone, votre vitesse de connexion mobile va dépendre de la bande de fréquences 5G à laquelle vous vous connectez. En attendant les ondes millimétriques à l’horizon 2023, seule la bande cœur des 3,5 GHz permet de doper véritablement votre débit. Tout simplement parce que la quantité de spectre disponible est énorme.
Il faut se figurer que les opérateurs ont quasiment doublé leur portefeuille avec elle à la rentrée en comparaison de tout ce qu’ils avaient accumulé depuis 20 ans.
« L’état de l’art pour un smartphone premium connecté en 3,5 GHz, c’est d’atteindre un débit théorique de 1 à 2 Gbit/s », nous signale Jean Varaldi.
En revanche, si vous vous trouvez dans une zone 5G couverte seulement avec une bande basse, de type 700 MHz, ou medium, comme le 1800 MHz, ou le 2,1 GHz, il n’y aura pas de gain de débit par rapport à la 4G.
D’une part la quantité de spectre disponible est moindre dans ces anciennes bandes de la 4G. Mais en plus, les opérateurs vont devoir les partager entre les utilisateurs restés en 4G et ceux qui seront connectés en 5G. Cela va donc limiter le spectre et le débit.
« On pourrait ainsi imaginer qu’un même smartphone bénéficie de seulement 5 MHz en 5G et de 80 MHz en 4G » avance le patron de Qualcomm en France.
L’idéal est donc de consulter les cartes de couverture 5G des opérateurs et l’observatoire 5G de l’Arcep pour vérifier que vous vous trouvez régulièrement dans des zones couvertes dans la bande 3,5 GHz. Si ce n’est pas le cas, cela ne vaut pas le coup de passer à la 5G.
Mais les déploiements sont en marche et les réseaux sont amenés à beaucoup évoluer dans les mois qui viennent.
Sans attendre la 5G stand alone ou les ondes millimétriques, les débits devraient s’envoler dans le courant de l’année 2021 lorsque l’on sera capable d’agréger deux bandes de fréquence 5G.
Les smartphones compatibles commenceront à sortir au premier trimestre de l’année prochaine. Il faudra cependant attendre probablement encore un peu avant que les réseaux des opérateurs soient prêts à supporter cette nouvelle étape.
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