Ce n’est clairement pas l’accès à Internet de M. Tout-le-Monde. En toute discrétion, Starlink vient de dévoiler une nouvelle offre permettant d’accéder à Internet… en mer. L’abonnement, sobrement baptisé « Starlink Maritime » est notamment destiné aux « yachts haut de gamme » et affiche donc un prix qui va avec.
Jugez par vous-même : pour accéder à un débit allant « jusqu’à 350 Mbit/s » et « à faible latence » (ce qui, en plein milieu de l’Atlantique, est tout à fait correct, avouons-le), il faut débourser pas moins de 5 000 dollars par mois, après s’être acquitté de 10 000 dollars de frais de matériel, sans compter les taxes et frais d’envoi.
Capture d’écran, Starlink
Pas donné. Pourquoi un tel prix, exorbitant par rapport à l’offre pour les camping-cars lancée il y a quelques semaines (124 euros par mois) et qui utilise peu ou prou le même matériel ? Elon Musk s’est justifié sur Twitter, il y a quelques heures.
No, it’s dual, high performance terminals, which are important for maintaining the connection in choppy seas & heavy storms.
Still obv premium pricing, but way cheaper & faster than alternatives.
SpaceX was paying $150k/month for a much worse connection to our ships!
— Elon Musk (@elonmusk) July 7, 2022
Il explique que Starlink Maritime utilise « deux terminaux de haute performance, ce qui est important pour maintenir la connexion si la mer est agitée et lors de fortes tempêtes ». Des antennes qui ont été durcies pour résister aux assauts de l’eau de mer et en particulier du sel. L’offre pour camping-car n’utilise qu’un seul terminal, qui n’est pas conçu pour être utilisé en mouvement.
Reste le prix de l’abonnement, extrêmement élevé. Là encore, Musk a réponse à tout. « C’est évidemment un prix premium, mais notre service est plus rapide et moins cher que ceux de la concurrence. SpaceX payait 150 000 dollars par mois pour une connexion bien inférieure sur ses bateaux ! ».
Il fait ici référence à ses barges qui réceptionnent les fusées SpaceX, dont les atterrissages sont filmés en direct et retransmis par Internet.
L’Internet en mer, c’est forcément cher
Musk n’a pas tort : Internet par satellite en plein milieu de l’océan, c’est en effet soit très cher, soit très lent. Il existe bien des dizaines d’entreprises (Iridium, Inmarsat…) qui proposent du matériel moins onéreux que celui de SpaceX, mais qui offrent des débits tout juste suffisants pour consulter vos mails.
À l’inverse, pour profiter de Netflix sur votre yacht en plein milieu de la Méditerranée, il faut payer beaucoup, beaucoup plus cher. Par exemple, l’entreprise KVH propose une offre baptisée « Elite » (l’offre en PDF pour les curieux ou les chanceux), qui promet du « streaming HD » depuis votre cabine. Mais cela coûte 7 000 dollars pour un mois, avec un débit de « seulement » 40 Mbit/s maximum.
Par ailleurs, SpaceX ne réserve pas uniquement cette offre aux milliardaires qui sillonnent le monde à bord de leurs embarcations démesurées. Starlink Maritime s’intéresse aussi au marché des entreprises, et pourrait aussi séduire les opérateurs de navires marchands ou de plates-formes pétrolières. L’entreprise a pour cela mis en place des outils permettant de gérer la flotte de terminaux Starlink à distance. Elle assure un « chiffrement de bout en bout » afin de protéger les données sensibles d’éventuels yeux indiscrets.
Starlink Maritime couvre déjà les côtes européennes, américaines, une partie de l’Australie et des côtes sud-américaines ainsi que la Méditerranée. Mais le service va vite être étendu à l’Atlantique et au Pacifique nord à la fin de l’année… Puis à l’ensemble des mers du globe au début 2023.
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Source : Starlink