Toujours plus vite. SFR annonce commercialiser depuis hier de l’Ultra Haut Débit mobile avec un débit théorique de très exactement 337,5 Mbit/s. Et l’opérateur de vanter les gains de cette technologie pour ses utilisateurs. « Une série de 10 épisodes se télécharge en 2 minutes contre 6 minutes en 4G, 100 photos en 10 secondes pour 30 en 4G », indique le communiqué de presse.
4G++, 4G Triple Carrier Aggregation ou Ultra Haut Débit mobile, les noms marketing ne manquent pas pour désigner une évolution de la 4G consistant à agréger trois bandes de fréquences pour obtenir plus de débit.
« Coupler plusieurs bandes de fréquences permet d’utiliser davantage de largeur de spectre. Ce qui a pour effet un véritable gain de débit et une réduction du temps de latence pour l’utilisateur », nous avait confirmé Loufti Nuaymi, maître de conférences à Télécom Bretagne, lors des premières expérimentations l’année dernière.
Une poignée d’utilisateurs concernés
Ajoutons tout de même que seule la ville de Brest est concernée pour le moment par le déploiement de cet Ultra Haut Débit mobile par SFR. Plus de 20 autres communes devraient suivre d’ici fin 2016. Parmi elles, Clermont-Ferrand, Dijon, Montpellier et Nantes, qui en bénéficieront dès cet été.
Par ailleurs, pour en profiter, les abonnés doivent disposer d’un smartphone compatible de catégorie 9. Citons le Galaxy S7 Edge, le Galaxy S7, le HTC 10 et le LG G5. Mais SFR ne commercialise que le S7 Edge et le S7. Autant dire que cette 4G ++ ne va concerner qu’une poignée de clients dans un premier temps. Un peu léger pour un « lancement » comme l’annonce en grande pompe l’opérateur. Mais il faut reconnaître qu’il réalise là un joli coup de com’ en dépassant la barre symbolique des 300 Mbit/s.
Bouygues Telecom a été le premier à agréger trois bandes de fréquence
Pour atteindre ces 337,5 Mbt/s, SFR couple du 1800, du 2600 et du 800 MHz. Il n’est pas le premier à le faire. Bouygues Telecom a testé cette méthode avec succès à Chartres en janvier 2015, avant de la déployer sur Lyon, Marseille, une partie de Paris et bientôt Nantes, Rouen, Toulouse et Bordeaux. Mais il annonce atteindre à peine les 300 Mbt/s de cette manière la plupart du temps. « C’est une question de largeur de spectre », nous explique le directeur du réseau de Bouygues Telecom Jean-Paul Arzel. « Pour dépasser les 300 Mbit/s, il faut pouvoir disposer de 20 MHz en 1800, de 15 MHz en 2 600 et de 10 MHz en 800, soit au total 45 MHz. Ce que nous faisons mais uniquement à Chartres pour le moment », complète-t-il. Rien ne dit donc, que SFR disposera partout de cette largeur de spectre comme c’est le cas aujourd’hui à Brest et qu’il atteindra systématiquement le débit théorique annoncé.
Si l’annonce de SFR survient maintenant, c’est parce que l’Arcep autorise seulement depuis le 25 mai l’opérateur et Orange à réutiliser la fréquence 1800 MHz pour la 4G. Un privilège longtemps réservé à Bouygues Telecom. Free Mobile s’est vu, par ailleurs, récemment attribuer cette même fréquences. Les trois autres opérateurs sont donc désormais théoriquement en mesure de fournir les mêmes performances à leurs abonnés. Mais c’est SFR qui a dégainé le plus vite niveau communication.
Débit en 4G : la surenchère
Bouygues Telecom n’est pas en reste. L’opérateur nous a annoncé mettre en place une modulation de 256 QAM (Quadrature Amplitude Modulation) qui devrait lui permettre de dépasser la barre des 400 Mbit/s au second semestre de l’année. Un test avait d’ailleurs été réalisé par l’opérateur en novembre dernier qui lui avait permis d’atteindre la barre des 400 Mbit/s.
Il a aussi révélé en début de semaine avoir réalisé un test, en collaboration avec Huawei Technologies, lui permettant d’atteindre plus de 1 Gbit/s en débit descendant. Un résultat obtenu, cette-fois, grâce à l’agrégation de quatre fréquences (en intégrant en plus le 2 100 MHz) pour un spectre total de 60 MHz, en reprenant cette même modulation de 256 QAM et en installant la technique de multiplexage MIMO 4X4 (plusieurs antennes au niveau de l’émetteur et du récepteur). L’opérateur affirme également pouvoir dépasser les 100 Mbt/s en débit montant, à condition toutefois de se situer à proximité des antennes. Mais il n’existe actuellement aucun appareil compatible.
De son côté, Orange nous promet la commercialisation de l’Ultra Haut débit Mobile avec trois bandes de fréquences pour cet été et une largeur de spectre de 40 MHz pour atteindre les 300 Mbit/s. « 7 villes seront couvertes d’ici la fin 2016 », nous a confié un porte-parole. Quant à Free Mobile, il n’a pas souhaité communiquer sur le sujet.
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