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4G : la France se prépare pour le très-haut-débit mobile

Alors que les Français se convertissent progressivement à la 3G, la future génération de téléphonie mobile est déjà sur les rails. Lancement prévu en 2011.

Le haut-débit mobile c’est bien, mais le très-haut-débit mobile, c’est mieux. A l’heure où les consommateurs se convertissent enfin massivement à la 3G, la nouvelle génération de téléphonie mobile se profile déjà à l’horizon. Avec la 4G, l’abonné mobile disposera, a minima, d’une dizaine de Mbit/s au creux de la main pour surfer, regarder la télévision ou communiquer en vidéo avec la même fluidité que sur son PC. Et c’est pour bientôt : la 4G pourrait être commercialisée en France dès la fin de 2011, si la feuille de route avancée par le régulateur des télécoms (Arcep) est respectée.

L’Arcep prévoit en effet d’attribuer des licences 4G aux opérateurs dès l’année prochaine, en 2010. D’ici là, il doit définir les critères d’attribution et les obligations spécifiques qui pèseront sur les opérateurs 4G : c’est l’un des objectifs de la consultation publique ouverte au mois de mars 2009 par le régulateur. Opérateurs et équipementiers télécoms sont notamment invités à faire part de leur préférence parmi les différentes technologies capables de fournir du très-haut-débit mobile.

Le LTE, moteur de la 4G

Car si l’UMTS (et ses dérivés HSDPA, HSPA…) est le moteur de la 3G, on ne connaît pas encore celui de la 4G. Deux technologies sont envisageables : le LTE (long term evolution) et le WiMax Mobile. En théorie, rien n’empêchera un opérateur avec une licence 4G d’utiliser les deux. Mais dans les faits il n’en restera qu’une, celle qui sera suivie par le plus grand nombre : « en Europe, c’est le LTE se démarque », indique Pierre Carbonne, responsable du pôle haut-débit mobile de l’Idate. Opérateurs et équipementiers travaillent main dans la main pour expérimenter cette technologie et participer à sa standardisation. Elle a d’ailleurs été officiellement choisie par les opérateurs qui ont déjà obtenu des licences 4G en Suède et en Norvège.

Contrairement au WiMax mobile, le LTE a l’avantage d’être le successeur naturel de la 3G « Il n’y a pas de rupture entre les deux. Il y a même une rétro-compatibilité des équipements », précise Pierre Carbonne. Le passage de la 3G au LTE n’est toutefois pas anodin. Les opérateurs doivent tout d’abord modifier leur cœur de réseau pour prévoir la montée en charge du trafic : dans sa première génération, le LTE pourra offrir un débit théorique entre 20 et 100 Mbit/s par cellule (à partager entre les utilisateurs connectés). Mais il faudra aussi adapter les émetteurs radio (stations de base) puisque le réseau mobile deviendrait «tout IP», du coeur de réseau jusqu’au bout des antennes.

Le très-haut-débit mobile en attente de fréquences

Reste un autre « détail » à régler. Le très-haut-débit mobile nécessite des bandes de fréquence spécifiques, actuellement occupées. L’une d’entre elles est utilisée par l’armée (bande des 2,6 Ghz), qui doit la libérer entre 2010 et 2012. L’autre, aux fréquences moins élevées (800 Mhz), permettra en complément d’élargir la couverture de la 4G et de mieux pénétrer à l’intérieur des bâtiments. Elle est utilisée pour transmettre la télévision analogique hertzienne, qui sera supprimée le 30 novembre 2011. Les opérateurs mobiles récupéreront alors une partie des fréquences libérées (dividende numérique) pour booster leur 4G.

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Julie de Meslon