Retrouvez notre dossier complet sur la 4G.
En ce début 2013, les opérateurs font assaut d’annonces et d’évènements médiatiques vantant l’arrivée des réseaux 4G auprès des abonnés mobiles. Cette agitation s’explique par la volonté des opérateurs “historiques” de se démarquer de Free, qui reste mobilisé par le déploiement de son réseau cellulaire 3G.
Tous espèrent tirer partie de leur avance sur la 4G pour capter une clientèle capable de payer des forfaits à engagement, sans doute plus chers qu’en 3G, avec la promesse d’un service de très haut débit mobile.
Mais, faut-il se précipiter pour s’abonner ? Pas évident. Explications…
Des performances théoriques bien supérieures à la 3G
Comme son nom le suggère, la 4G est une nouvelle génération de réseau cellulaire. Elle constitue l’évolution de la 3G avec un débit beaucoup plus important et des technologies natives adaptées à l’Internet mobile.
La 4G LTE offre des débits théoriques supérieurs à un accès ADSL fixe de bon niveau : 150 Mbit/s en réception et 50 Mbit/s en émission, soit des débits jusqu’à dix fois supérieurs à ceux de la 3G+.
En termes concret, le partage d’une photo de 2 Mo prendrait environ une dizaine de secondes en 4G. Le téléchargement d’un film HD e 4 Go s’effectuerait en moins de 15 mn.
En pratique, les premières générations de terminaux mobiles 4G sont capables de gérer des débits de 100 Mbits/s en téléchargement et de 50 Mbits/s en émission. Sur le terrain, il est probable que, dans les premières zones couvertes, les débits moyens de connexion seront plutôt de quelques dizaines de Mbit/s.
Les temps de réponse d’un accès 4G, adossé à un nouveau réseau optimisé pour l’Internet mobile, seront améliorés, ce qui ouvre la voie à des usages nouveaux.
Mais, attention, les opérateurs déploient, en premier lieu, la plage de fréquences hautes (2,6 GHz) dont les caractéristiques de propagation sont moins efficaces à l’intérieur des bâtiments.
Une disponibilité géographique encore limitée
L’accès au réseau cellulaire 4G reste pour le moment très limité en terme géographique pour les quatre opérateurs titulaires d’une licence 4G. Celles-ci n’ont été attribuées que fin 2011 et les opérateurs mobiles doivent mettre à niveau leurs antennes-relais existantes pour activer de nouvelles fréquences (2,6 GHz et 800 MHz).
Pour l’instant, les opérateurs ouvrent des plaques géographiques voire des micro-plaques comme Orange dans le quartier Opéra à Paris ou SFR sur la zone de La Défense près de Paris. Paris intra-muros ne sera pas couvert en 4G avant la fin 2013.
SFR est le seul opérateur à ce jour à avoir ouvert son réseau 4G à tous les types de clientèles avec un catalogue étendu de terminaux mobiles. Lyon et Montpellier sont déjà couvertes. Lille, Marseille, Strasbourg et Toulouse seront inaugurées au premier semestre 2013.
Orange réserve, à ce jour, la 4G aux seuls professionnels utilisant une tablette ou une clé 4G. L’opérateur a déjà ouvert son réseau 4G à Marseille, Lyon, Lille et Nantes en 2012. Les premiers smartphones compatibles seront distribués à partir du 7 février. La clientèle grand public devra patienter l’ouverture commerciale prévue en avril 2013, période à laquelle quinze villes au total seront couvertes.
Bouygues Telecom a, pour l’instant, entamé un déploiement pilote réservé à des clients professionnels à Lyon. Free devrait lancer ses premières offres courant 2013 mais n’a rien dévoilé.
Des offres et des prix appelés à évoluer
Les opérateurs tatônnent encore en matière de prix et de contenus de leurs offres qui sont loin d’être stabilisées. Seul fait acquis, il y a et il y aura, comme en 3G, des forfaits 4G pour smartphones, pour tablettes et pour clés USB.
Seul SFR a dévoilé des offres indifférenciées 3G/4G grand public et professionnelles avec ses “formules Carrées”. Elles incluent appels, SMS et MMS illimités. Le forfait de référence, la Formule Carrée 2Go est accessible à 39,99€/mois avec un smartphone. Un forfait 4G à 29,99 €/mois existe avec une clé 4G pour PC portable. Chez SFR, les forfaits 4G sont au même prix que les forfaits 3G.
Dans la foulée Orange a concocté une grille tarifaire comportant un supplément de prix, par rapport aux forfaits 3G. Ses quatre premiers forfaits 4G illimités débutent à 49,90 euros/mois (avec mobile) jusqu’à 159,90/mois (avec mobile), avec un plafond de 3 à 5 Go/mois. Tous ces prix bénéficient d’une promotion de 10 euros/mois pendant un an.
Sur le plan des usages, les forfaits de SFR restent plafonnés par mois à 2 Go, 4 Go ou 6 Go. Or, avec l’avènement du très haut débit mobile, qui permet de télécharger des gros volumes de données, il est tout à fait envisageable de dépasser son plafond mensuel en une ou deux journées.
Pour satisfaire les futurs utilisateurs intensifs de son réseau 4G, SFR a promis qu’il lancerait prochainement une option payante (à quel prix ?) avec des quotas mensuels de données plus élevés (jusqu’à 10 Go, voire 20 Go ?).
Un catalogue de terminaux mobile en progrès
Les mobiles 4G sont de nouveaux smartphones ou tablettes et il n’est pas possible de mettre à jour les terminaux 3G actuels pour fonctionner sur la 4G.
Trois grands types de terminaux 4G (clés USB pour PC, tablettes, smartphones) sont disponibles à ce jour.
En terme de smartphones, HTC, Samsung, LG, Motorola, Nokia, Sony Mobile et même Blackberry (avec le dernier Z10), ont des smartphones compatibles avec les fréquences 4G européennes et françaises.
En tablette, Samsung règne en maître. Il propose ses modèles Galaxy Note en version 4G.
Les clés USB disponibles sont l’apanage du chinois Huawei. Certaines clés jouent le rôle de mini-point d’accès ou hot spot mobile, permettant le partage d’une connexion 4G avec d’autres terminaux connectés en wi-fi.
Le grand absent du marché français est l’iPhone 5. Compatible avec les fréquences 4G aux Etats-Unis, il ne l’est pas en France avec les réseaux 4G autorisés actuellement. Il pourrait le devenir au cas où l’Arcep accéderait à la requête de Bouygues Télécom, d’exploiter la 4G dans la bande de fréquences 1800 MHz, qu’utilise l’iPhone 5.
Des usages qui restent à définir
La 4G apporte un confort d’utilisation mais n’est pas déterminante pour l’abonné 3G actuel qui utilise son smartphone pour consulter ses emails et surfer sur Internet dans les transports en commun.
La 4G n’est, à ce jour, utile que si on a vraiment besoin de transférer des fichiers très volumineux en situation de mobilité ou d’accéder plus rapidement à des applications hébergées (comme Office 365 de Microsoft ou les Google Apps), à partir d’un PC ou d’une tablette.
Le grand public pourrait être séduit par le téléchargement plus rapide et le visionnage plus fluide de vidéos. La visioconférence, à condition que le réseau assure des transmissions de qualité, peut aussi être un déclencheur.
Des interrogations demeurent quant à la qualité de service qui sera réellement dispensée par les opérateurs.
Peut-être, utilisera t-on plus la 4G, dans un premier temps, à partir d’un PC portable ou depuis une tablette. Mais les usages liés aux smartphones devraient rapidement prend le relais.
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