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4. Les bandes menacées de débandade

Le prix des disques durs a tellement baissé qu’ils en viennent à concurrencer la bande magnétique pour la sauvegarde des données.

Sauvegarde était synonyme de bande magnétique. Il faudra désormais réviser son dictionnaire. Le prix du méga-octet stocké et l’interchangeabilité des cartouches constituaient, jusque-là, des arguments incontestables. Pourtant, avec le temps, le prix des disques durs a fondu plus rapidement que celui des bandes et des lecteurs.Ces derniers ne sont déjà plus de mise pour la sauvegarde des ordinateurs individuels. Ils ont été balayés par les disques ?” magnétiques ou optiques. Dans les environnements ouverts, ils ne résistent pas à une logique économique : une cartouche de SDLT ou LTO de 100 Go coûte environ 120 euros. C’est approximativement le tarif actuel d’une unité de disques durs de même capacité, et qui se suffit à elle-même. Car la bande, elle, est associée à un lecteur frisant les 5 000 euros.Les partisans de la bande avancent systématiquement deux arguments pour la défendre. D’une part, elle est interchangeable. De l’autre, elle demeure plus fiable que le disque. Il reste alors à démontrer qu’un système Raid, avec ses algorithmes de parité, est moins sûr qu’un lecteur d’une bande magnétique de cinq cents mètres de long. L’argument de l’interchangeabilité est cependant indéniable, puisque celle-ci autorise une capacité de stockage quasi illimitée avec un seul lecteur. Elle permet également de placer les données sauvegardées en lieu sûr. Le disque pour la sauvegarde, donc, et la bande pour l’archivage. Les concepts de sauvegarde et d’archivage doivent, de fait, être différenciés. L’un implique une récupération rapide de données dupliquées, et l’autre une restauration, plus lente, en cas de sinistre du centre informatique. Nul ne conteste, pour le moment, que la bande n’a pas de concurrent pour l’archivage ?” tant que les disques ne seront pas interchangeables.

Les offres de systèmes Raid sur disques IDE se multiplient

Pour ce qui est de la sauvegarde, les grands sites informatiques ne se débarrasseront pas du jour au lendemain de leurs grosses bandothèques. Pourtant, d’après les prévisions de Gartner, d’ici à 2003, 75 % des grandes entreprises auront mis en place une combinaison de réplication à base de disques et de bandes pour la récupération de données en cas de sinistre. En fait, dans certains cas, le disque est déjà utilisé en accès direct pour récupérer des données sauvegardées : Grau, IBM, Neartek ou Storagetek proposent depuis longtemps un système de virtualisation de bande, basé sur un Raid servant de cache en frontal d’une bibliothèque de cartouches. Toutefois, depuis quelques mois, de nouvelles offres de sauvegarde sont apparues : toutes reposent sur des Raid utilisant des disques IDE de faible coût, mais de forte capacité (jusqu’à 160 Go). Après quelques précurseurs, comme Alacritus et Nexsan, d’autres acteurs de plus grande taille s’attaquent à ce marché : Network Appliance avec un produit de haut de gamme et Quantum pour des environnements plus modestes. EMC, qui n’a jamais nourri une grande affection pour la bande, vient tout juste de lancer une baie de disque dédiée cette fois à l’archivage.Mais ce n’est là qu’un début. Car ces nouveaux systèmes ne font qu’émuler un format de bande pour être reconnu des logiciels de sauvegarde classiques, édités par Legato ou Veritas. Ils ne profitent donc pas totalement des avantages du disque. Pour un maximum de protection de l’entreprise, l’architecture de demain devrait comprendre un site miroir à distance, où les données seront transférées physiquement de disque à disque, avec un archivage sur bande à part, sur le seul site secondaire.

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Jean-Jacques Maleval