Qu’il ait le titre d’ingénieur technico-commercial (ITC), de consultant avant-vente ou de consultant expert, un ITC est avant tout un technicien qui doit cultiver son expertise. Et il ne doit pas risquer de la perdre en restant dans une entreprise qui gère mal l’arrivée des nouvelles technologies ou qui se laisse distancer par ses concurrents. Il est vrai cependant que atteindre l’âge canonique (!) de trente-cinq ans ferme certaines portes. Même si le marché manque de compétences. De janvier à avril dernier, l’ANPE a recensé 921 offres d’emplois pour des fonctions technico-commerciales en informatique pour 322 demandeurs inscrits . “Jamais je n’embaucherai un ITC de cet âge. Selon moi, il n’a plus le dynamisme nécessaire”, confie un DRH sous le couvert de l’anonymat. Des préjugés qui ont la vie dure, mais surtout répandus dans les entreprises qui n’ont pas besoin de la valeur ajoutée qu’apporte un ITC : celles qui vendent des produits simples, sans service d’intégration.
Quant à celles dont la clientèle est constituée de PME, elles ne peuvent tout simplement pas s’offrir un ITC expérimenté, contraintes qu’elles sont d’adapter leurs frais aux budgets de leurs clients.
Plus de 35 ans mais immédiatement opérationnel
En revanche, les sociétés qui vendent des solutions complexes ne reculent pas devant l’âge. “Seulement si l’ITC sait se remettre en question et s’adapter aux nouvelles technologies”, tempère André Souard, patron pour la France des ITC de Xerox. “Nos ventes sont de plus en plus complexes et importantes. Nous avons besoin de gens qui ont vu beaucoup de choses, explique Gilles Rigal, directeur général de BMC Software France. Sur les douze derniers mois, 30 % des consultants avant-vente que nous avons recrutés dépassaient les trente-cinq ans.”
Rien ne remplace l’expérience pour détecter des solutions qui ne fonctionneront pas. Et, sur des marchés en forte croissance, il faut aller vite. “Il nous faut des gens immédiatement opérationnels. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre un an pour qu’ils le deviennent”, ajoute même Gilles Rigal. L’expérience se substitue sans problème aux diplômes. “Chez nous, elle prime et remplace facilement quatre ou cinq années d’études”, confirme Shelley Bui, DRH Europe de PeopleSoft.
Mais, pour un ITC, quitter sa société est aussi l’occasion de changer de fonction. “Un trente-cinq/quarante-cinq ans aura plutôt pour nous un profil de manager accompagnant des ITC – dans le cadre, par exemple, d’un poste de chef de projet ou de consultant, note Claudine Daymard, DRH de l’opérateur GTS Omnicom. Son vécu lui permet de résister au stress !” Gilles Cieza, directeur du pôle hautes technologies du cabinet de recrutement TMP Worldwide, avertit cependant les candidats au changement des précautions à prendre : “Ils ont tout intérêt à examiner en priorité l’entreprise, son activité, sur un marché en pointe ou non, son positionnement et sa stratégie de développement. Et, ensuite, à évaluer le poste, les responsabilités et possibilités d’évolutions des compétences. Le salaire n’arrivant qu’en dernier !”
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