3GSM World Congress : les start-up sur la Croisette
Du 19 au 22 février, la grand-messe du GSM accueillera, à Cannes, nombre de start-up venues convaincre les opérateurs de réseaux cellulaires d’acheter leurs services.
A la fin du mois, comme chaque année, la Croisette va s’animer de la deuxième attraction après le Festival : le 3GSM World Congress. Cette année la grand-messe du GSM tentera de faire oublier le fiasco du salon UMTS 2001 d’octobre, à Barcelone.Plus de quatre cents exposants viendront vanter les mérites de la mobilité et de ses applications. Parmi eux, une foule de start-up, avec nombre d’idées et de rêves dans leur musette, (dé)montreront tout ce que les opérateurs ne sont toujours pas en mesure de proposer à leurs millions d’utilisateurs.Le GPRS est un exemple. Toujours attendu, ce réseau rend la vie de ces jeunes sociétés encore un peu plus difficile. Ainsi, Matts Pettersson, responsable marketing de la société suédoise isMobile, déplore le manque de terminaux GPRS. “Nous avons une offre de services qui fonctionne, mais comme les terminaux n’arrivent pas, nous sommes coincés “, explique-t-il, dépité.Le système d’isMobile est destiné aux sociétés comme l’ascensoriste Pitea, qui envoie à son personnel sur le terrain les informations concernant le travail à effectuer. Le technicien signale, ensuite, la fin de sa mission, toujours via son mobile, et comme le système est directement relié à la comptabilité, le client peut être facturé dans la foulée.Une société américaine, Teltier Technologies, qui fera son tour à Cannes, propose, également, un service innovant de disponibilité intelligente, qui évite, lorsqu’on appelle un mobile, de tomber sur un interlocuteur en rendez-vous. Ainsi, avant d’appeler, il suffit de consulter la disponibilité, sur un serveur, de son interlocuteur, qui se sera au préalable inscrit comme disponible ou non. Fini le jeu du chat et de la souris sur boîte vocale, souvent frustrant.
Le ludique prend son essor
Plus proche de nous, et dans un autre registre, la société Mobilabs offre un service de rencontre multiaccès (Web, WAP, SMS et PDA), sorte de messagerie rose ou simplement conviviale, qui s’inspire furieusement des services Audiotel déjà connus. Seulement, autre domaine mais même problème, le service n’a, pour l’instant, été retenu par Orange que pour… sa filiale en République dominicaine.Les jeux basés sur la localisation semblent aussi se développer, parmi les start-up suédoises ou irlandaises, comme des jeux de chasse à l’homme ou la recherche d’un partenaire. D’ailleurs, quatorze start-up de la verte Irlande auront un stand sous les couleurs du trèfle.
La sécurité n’est pas le maillon faible
Les opérateurs ne pourront pas non plus argumenter sur le thème de la sécurité pour expliquer les atermoiements des premiers services GPRS. Là encore, il existe pléthore de jeunes sociétés ayant pris à bras-le-corps les différents problèmes liés aux réseaux 2,5G et 3G.Les solutions de gestion des risques de fraude (fraud management), essentiellement liées au m-commerce, permettent de comparer l’emplacement géographique du poste de l’acheteur avec la nationalité qu’indique sa carte de crédit, d’analyser le nombre de tentatives de saisie du numéro de la carte, etc. Mais le fraud management peut aussi servir à détecter l’émission d’un appel vers un pays étranger qui ne figure pas dans le profil de l’abonné. Celui-ci peut ainsi être contacté par l’opérateur pour vérification. C’est ce que propose, par exemple, la société Intec Telecom Systems avec son produit Inter-venE.Avec l’inattendue montée en puissance du SMS et l’émergence du MMS (Multimedia messaging service), la sécurisation du contenu devient un enjeu majeur de la téléphonie mobile. La jeune pousse WhiteCell, forte du succès de sa solution SMSafe dédiée au SMS, présentera à Cannes sa solution GPRSafe propre au trafic GPRS. Celle-ci vise à bloquer les contenus inappropriés ou illégaux, les spams et les trafics malicieux, ou encore, les attaques de type SYN flood, bien connues dans le monde PC. Une solution qui bénéficiera, évidemment, aux utilisateurs, mais aussi aux opérateurs qui n’auront pas à acheminer du trafic inutilement.
Messagerie à tous les étages
Avec la multitude de fabricants de processeurs et de systèmes d’exploitation pour téléphones mobiles, et en raison des conflits d’intérêts qui les opposent, chacun y va de sa propre offre logicielle, propriétaire le plus souvent. Une situation délicate lorsqu’on évoque la messagerie Internet.Recevoir par e-mail un document illisible sur son mobile n’a que peu d’intérêt. S’ils ne disposent pas des mêmes outils de visualisation, les téléphones arborent aussi des écrans qui diffèrent par leur taille et par le nombre de couleurs supportées.Ainsi, il est indispensable de pouvoir reformater le mail et les documents joints en fonction du combiné, afin qu’ils puissent être visualisés dans les meilleures conditions. C’est la tâche à laquelle s’attelle Comverse, avec Mobile Email.Quant au leader du marché de la messagerie mobile, Openwave Systems, il présentera, à Cannes, sa solution de messagerie instantanée, Openwave Instant Messaging. L’objectif est d’offrir la possibilité de communiquer, par écrit, en temps réel de mobile à mobile, ou de mobile à PC.Et les voice mails, qui n’ont jamais percé dans le monde PC, devraient pouvoir trouver preneur avec l’arrivée du GPRS et de l’UMTS. Pour cela, quelques start-up se chargent de développer des moteurs de reconnaissance vocale qui autorisent à dicter les mails à envoyer (Speech-to-Text). Incarnée par des sociétés comme NeuVoice, Sensory ou VoiceSignal, le Speech-to-Text se montre relativement efficace.
Vers des messages Text-to-Speech
En revanche, concernant le Text-to-Speech, qui autorise l’écoute des mails reçus, des acteurs comme SpeechWorks ou Babel Technologies peinent à doter leur système de voix suaves facilitant l’écoute. Néanmoins, la solution de SpeechWorks a séduit Comverse, qui intégrera un module Text- to-Speech dans sa solution de messagerie.Alors, grand public ou entreprises, ludiques ou plus professionnels, les services destinés aux utilisateurs de mobiles sont là ; toutes les jeunes sociétés qui doivent être présentes à Cannes à la fin du mois en attestent. On peut donc se demander si opérateurs, constructeurs et fournisseurs de services habitent bien sûr la même planète.