On ne change pas une équipe qui gagne. Les deux géants de l’informatique, Microsoft et Intel, doivent en être convaincus: ils viennent d’associer à nouveau leurs efforts, cette fois pour fournir une plate-forme de développement commune pour terminaux mobiles. L’ambition des deux entreprises est claire : reformer le duo de choc qui domine le marché de la micro, en appliquant la recette à l’univers des terminaux de communication mobile (assistants numériques, téléphones évolués).Les taux de croissance du marché des terminaux mobiles, comparés à la stagnation, voire au recul du marché des PC, aiguisent en effet leurs appétits. Ron Smith, directeur général de l’activité sans fil de Microsoft, s’enflamme, évoquant à ce propos un milliard de terminaux mobiles communicants en circulation dès cette année, contre 150 millions de PC. Ben Waldman, vice-président de la division mobile de Microsoft, enfonce le clou : “ Durant 25 ans, notre vision était : un micro-ordinateur sur chaque bureau. Désormais, il s’agit de donner accès à l’information à tout moment, au travers de tout terminal. “Sur le fond, Intel et Microsoft comptent proposer une offre clé en main pour les fabricants d’électronique, fondée sur le système d’exploitation PocketPC de Microsoft et sur l’offre PCA d’Intel (Personal Client Architecture, une architecture qui permet de séparer, et donc de développer plus rapidement, les modules de traitement et de communication d’un terminal sans fil). ” Notre volonté commune est que les industriels puissent développer et commercialiser plus rapidement des produits mobiles communicants “, confirme Ben Waldman. En d’autres termes, le duo Intel-Microsoft veut donner un coup de pouce aux ” sans-noms ” de l’industrie électronique, leur fournissant une base pour développer des solutions fiables à même de leur permettre de concurrencer les grands équipementiers.Voilà pour l’effet d’annonce. Sur le plan concret, les deux responsables d’Intel et de Microsoft n’ont pu apporter aucune précision sur le calendrier de sortie de ce futur cadre de développement commun, et encore moins d’estimations des revenus générés par cette activité. Microsoft a toutefois précisé que l’accord non exclusif conclu avec Intel “ dépassait largement celui déjà signé avec Texas Instruments.“Il reste que les futures versions de Pocket PC, présentées à Cannes, s’appuyaient toutes sur l’architecture OMAP de Texas Instruments. Microsoft a même présenté SmartPhone 2002, sa plate-forme de référence destinée aux fabricants de mobiles (voir encadré ci-dessous). Ce qui fait dire à Alain Mutricy, vice-président Terminaux mobiles de Texas Instruments : ” La déclaration faite hier n’est pas une surprise, puisque Intel annonce sa venue sur le marché du mobile depuis trois ans, mais nous ne voyons rien venir. Nous avons déjà gagné la première bataille, celle des processeurs embarqués dans les terminaux mobiles (téléphones, PDA, smartphone…) : nous détenons 58 % du marché. Les opérateurs veulent-ils d’un modèle économique semblable à celui de l’informatique, où les deux seules sociétés qui font du profit sont Microsoft et Intel ? Il ne s’agit pas d’un modèle économique attractif.”
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