Les Français utilisent de plus en plus leur mobile dans les magasins. Et pas que pour demander à leur conjoint s’il faut acheter du gruyère ou de l’emmental… Une étude Médiamétrie/NetRatings, dont les résultats ont été publiés le 27 juin 2013, révèle que 38 % d’entre eux n’hésitent pas à s’en servir dans les magasins.
Le mobile y sert en premier lieu à comparer les prix des produits trouvés en magasin avec ceux disponibles sur d’autres sites Internet. Quitte ensuite à aller acheter ailleurs, le plus souvent sur Internet, ou à tenter de renégocier les prix affichés. Ainsi, près de 18 % des consommateurs français sont déjà partis d’un magasin après avoir consulté des informations sur leur mobile et 39 % disaient qu’ils pourraient très bien le faire, notait en avril une étude Digitas. Elle indiquait aussi que 62 % des possesseurs de smartphones se servaient de leur smartphone en itinérance le cadre de leurs achats. Parmi eux, 59 % s’en servaient pour comparer des prix, obtenir des avis ou des informations complémentaires directement sur les sites des magasins et 34 % se rendaient sur une application dédiée aux produits.
Il y a un an environ, une étude Comscore MobiLens montrait déjà la montée en puissance de ce type de comportement. Le smartphone dans les magasins servait avant tout à photographier un article (6,3 millions de personnes), en hausse de 33 % sur la période. Ces photos étaient ensuite envoyées à un ami ou à de la famille (+35 %) pour avoir un avis. L’envoi d’un SMS ou l’appel à un proche au sujet d’un produit progressait quant à lui de 31 %.
Obtenir des informations en scannant les QR codes
Cette tendance à faire pleinement jouer la concurrence est notamment fréquente dans les magasins d’électronique ou de vêtements, où le mobile est aussi utilisé pour obtenir des informations complémentaires, a relevé Alain Steinman de chez CCM Benchmark. En France, certaines enseignes ont d’ailleurs décidé de profiter de cette tendance plutôt que de la subir. Ainsi les applications d’Auchan, E.Leclerc, Casino, Leroy Merlin, Castorama, Kiabi, Decathlon ou de la Fnac permettent de scanner les codes-barres ou les QR codes apposés sur les produits en vente dans les rayons pour obtenir des renseignements complémentaires.
Les consommateurs utilisent également leurs smartphones dans les boutiques pour regarder en direct les avis et critiques sur les marchandises qu’ils s’apprêtent à acheter. Enfin, certains n’hésitent pas à se servir de l’écran de leur téléphone pour montrer directement aux vendeurs le type d’articles qu’ils recherchent, s’ils ne le trouvent pas en rayon. Ce phénomène a pris une telle ampleur qu’il a désormais un nom spécifique: le showrooming.
Aux Etats-Unis, la Fédération nationale de la distribution a qualifié le showrooming de « risque n°1 » pour les distributeurs, en raison de la concurrence frontale qu’elle induit avec les acteurs de l’internet, comme Amazon. Certaines enseignes n’hésitent d’ailleurs pas à tenter de contrer ce phénomène par tous les moyens, par exemple en brouillant le réseau dans leurs magasins.
En Australie, l’enseigne de distribution Celiac Supplies, lassé de voir ses clients déambuler dans ses allées en pianotant sur leurs smartphones pour ensuite ne rien acheter, a carrément décidé il y a quelques mois de faire payer une taxe de cinq dollars (environ quatre euros) à ces clients indélicats.
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