Pour répondre aux demandes de ses salariés qui se plaignaient de temps de transport trop longs, IBM a ouvert des immeubles de proximité. Ils accueillent jusqu’à trois jours par semaine les personnes qui trouvent les bureaux de ” Big Blue ” à La Défense trop éloignés de leur lieu d’habitation.Même situation pour le fabricant de semi-conducteurs ST Microelectronics qui, depuis 1999, a fait réfléchir sa direction des ressources humaines sur les problématiques de mobilité. Allant jusqu’à négocier pour les salariés de son siège de Grenoble un titre de transport spécifique qui leur permet d’utiliser à l’année tout le réseau local de tramways et bus pour 61 euros. Et ils militent pour l’arrivée de pistes cyclables jusqu’aux pieds de leurs bureaux.
Bouygues: un éventail de prestations impressionnant
Il est vrai que l’éloignement géographique d’un siège social peut obliger l’employeur à imaginer nombre de services, habituellement assurés par les commerçants de proximité lorsque l’on travaille en ville. C’est le cas de Bouygues, dont le quartier général est sis dans les Yvelines. L’éventail des prestations y est impressionnant. Ainsi, le salon de coiffure interne a vu passer l’an dernier un millier des 2 800 personnes qui travaillent sur le site. Et la Société générale dispose d’une succursale sur place. Les salariés peuvent aussi faire appel aux services d’une agence de voyage ou déposer leur linge dans un pressing.Confort supplémentaire, onze mécaniciens s’activent dans un garage pour prendre soin des voitures laissées le matin. Enfin, près de 500 personnes fréquentent le gymnase installé dans les locaux. Un gadget ? “Au contraire, répond Alain Chagneau de Micropole-Univers, convaincu de l’importance de la salle de sport, du billard ou du baby-foot qu’il est fier d’avoir installé bien avant la start-up mania. Ce sont des lieux d’échanges et de dialogue, au même titre que la machine à café.”
Des avantages qui ne suffisent pas à retenir
Une offre qui pourrait presque indisposer. “Certains salariés peuvent se sentir stressés à l’idée de la contrepartie qui leur faudra fournir en échange de cette générosité, remarque Thierry Carlier-Lacour, président du cabinet de chasse de têtes Robert Half France. Et s’ils permettent d’attirer un candidat, de tels avantages ne suffisent que rarement à le retenir.”Car contrairement aux États-Unis, l’employeur français ne fournit pas d’avantages matériels qui ne soient pas remplaçables, ou qui ne fassent pas partie du régime de base de tout salarié en France, comme la protection sociale.Ainsi, la maison mère de SAS Institute aux États-Unis offre des soins médicaux gratuits pour le salarié et sa famille, et l’accès sans bourse délier à l’école Montessory pour les enfants. Des arguments de poids dans un pays où les frais de scolarité et les factures médicales peuvent atteindre des sommets, qui expliquent que parfois trois générations d’une même famille cohabitent parmi les effectifs de SAS Institute.
Le paternalisme a encore de beaux jours devant lui…
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