Tout bon gamer le sait, pour bien jouer sur PC, il faut avant tout une bonne souris. Puis viennent dans le désordre, un PC qui tient la route (oui, c’est mieux), le casque avec micro (pour injurier ses coéquipiers) et, enfin, le clavier. Souvent négligée par un grand nombre, la « planche à touches » a aussi son importance. Alors, soyons clairs, troquer son vieux modèle à 10 euros contre un plus perfectionné à 150 euros ne transforme personne en joueur pro… mais peut améliorer les performances et la réactivité de son utilisateur. Notamment dans les jeux de tir à la première personne (FPS) où les mouvements se font essentiellement par le truchement des touches « Z,Q,S,D » et que les armes principales et autres grenades sont réparties sur les touches numériques « 1 à 4 », pile à la bonne portée des doigts. Un pas de côté, un tir, on change d’arme, on se remet à couvert, tout cela en moins de trois secondes, mieux vaut avoir un clavier qui transmet bien les informations au PC et surtout, qui résistera aux mauvais traitements, aux sollicitations à répétition (ou autrement appelées le bourinage sur le bouton), etc.
Si la disposition des touches ne change pas drastiquement d’un clavier à un autre, la nature de celles-ci peut varier : petites, rétroéclairées, évasées ou encore montées sur des systèmes révolutionnaires dont le rôle serait d’augmenter la précision et le confort en jeu. Sans parler de technologies capables d’enregistrer et exécuter plusieurs pressions de touche en même temps, sans en oublier une seule au passage.
Sous les touches, le Switch
Sans refaire l’histoire du clavier, il est quand même bon de savoir que, sous les touches, se trouvent des « switchs ». C’est le système qui maintient la touche en position et la renvoie automatiquement une fois la frappe sur sa surface effectuée. Entre un clavier mécanique de joueur et un clavier plus traditionnel ou au toucher « PC portable », les switchs ne sont bien évidemment pas les mêmes. Ce qui explique notamment la différence de sensations à la frappe, la force nécessaire à appliquer sur la touche pour que celle-ci sanctionne l’action de saisie, sans oublier le bruit généré.
Pour faire simple, les claviers mécaniques, c’est-à-dire avec des systèmes à ressorts ou assimilés, font un vacarme d’enfer mais remportent l’adhésion de la plupart des gamers. Les touches sont hautes, extrêmement confortables à utiliser car il est inutile de les enfoncer à fond pour qu’il se passe quelque chose à l’écran.
A l’inverse, les modèles à touches plates, avec « switch en X » ou « à membrane », offrent l’avantage du silence. Mais souvent, il est nécessaire de bien appuyer sur le plateau de la touche pour voir le caractère se former à l’écran. Il existe, bien entendu, des exceptions à ces deux règles mais, dans la plupart des cas, cela se vérifie. Faut-il privilégier une solution plutôt qu’une autre ? Non, cela dépend des goûts et du ressenti qui convient le mieux aux doigts. Cependant, les trois claviers que nous allons confronter ici ont tous des touches mécaniques et, après plusieurs heures d’utilisation, on constate bien de subtiles différences.
Ergonomie quand tu nous tiens
Le rétroéclairage des touches est aussi l’une des astuces ergonomiques que les joueurs apprécient et réclament. Ainsi, la plupart des claviers dits « gaming » se voient équipés de systèmes d’illumination dont l’intensité est le plus souvent réglable afin de s’adapter au mieux à l’environnement lumineux de la pièce. Certains proposent même la possibilité de régler une couleur sous un groupe de touches voire mieux, par touche. Généralement qualifié de « système RGB », ce procédé d’illumination individuelle ou groupée des touches est surtout présent sur les claviers haut de gamme.
Autre grande tendance : les touches additionnelles. Dites de « macro », elles se trouvent sur le bord gauche du clavier, à gauche des touches « Maj., Verr. Maj, etc. ». La moitié d’entre elles demeurent accessibles du bout de l’auriculaire gauche. D’autres se situent bien souvent au-dessus des touches de fonction (F1 à F12). Elles sont généralement dans l’axe des touches « ZQSD » afin que la main gauche puisse rester dans le même coin du clavier, en toute circonstance.
Derniers éléments à mentionner, les touches multimédia et le repose-paume. En voie de disparition, les premières se limitent parfois à des fonctions comme la lecture, la pause ou le passage à la piste suivante lorsqu’on écoute de la musique. Il n’est pas rare qu’une molette de volume soit aussi du voyage.
Le repose-main, quant à lui, est bien souvent amovible et permet de caler le poignet selon un angle donné pour éviter toute douleur musculaire après plusieurs heures de jeu/de crispation sur les touches.
Dans l’arène, trois claviers s’affrontent : le Razer BlackWidow Ultimate Chroma, le Logitech G910 Orion Spark et le tout nouveau Cherry MX Board 6.0.
Trois claviers mécaniques dans l’arène
• Cherry MX Board 6.0
L’allemand Cherry s’y connait en clavier et pour cause, c’est lui qui fabrique énormément de switchs que l’on trouve dans pléthore de modèles, toute marque confondue. Cela ne l’empêche cependant pas de signer, également, des claviers pour joueur sous sa marque.
Sa dernière innovation en la matière est le MX Board 6.0, taillé pour les gamers. Son prix va en faire fuir plus d’un : 190 euros ! Soit aussi aussi élevé que celui du modèle Razer (testé ci-après). Et, il faut bien avouer que de prime abord nous avons eu du mal à comprendre pourquoi. Pas de rétroéclairage autre que de couleur rouge et uni à intensité réglable, pas de boutons de macros et encore moins de touches multimédia dédiées. Aucun pilote ne permettant de créer des raccourcis à la volée. Rien. Simple mais (trop) cher ?
Le premier argument justifiant un prix si élevé est à chercher, pour commencer, du côté du boîtier. Il est entièrement en aluminium, lourd et très solide. Autant dire qu’on ne le déplace pas aisément sur le bureau, même lorsque les parties de jeu sont effrénées. Le plastique est uniquement présent sous le clavier et les touches. D’ailleurs, celles-ci sont extrêmement sensibles. Et, nous abordons là le second argument de Cherry.
Les switchs utilisés sont de très bonne qualité, extrêmement réactifs. La moindre pression est assimilée et, quand on n’a pas l’habitude, cela surprend ! De plus, la disposition des touches est moins ramassée que sur l’Orion ou le Razer, ainsi on trouve plus facilement ses marques. En revanche, côté bruit, le Cherry MX Board 6.0 arrive au niveau du Razer sans forcer et c’est assez problématique lorsqu’on l’utilise en « société ».
Troisième et dernier argument : la largeur conséquente (9,5 cm) et le revêtement en gomme du repose-poignet. L’un comme l’autre sont très appréciables. Tant pour la frappe que pour le jeu. Malheureusement, cet accessoire amovible se détache trop facilement du boîtier, simplement aimanté… Cherry fait donc dans le « simple mais efficace », pour les joueurs argentés qui n’ont pas besoin de lumière à gogo et de touches superflues. La sobriété a donc bel et bien un prix.
Ergonomie : 8/10
Bruit : 6/10
Fonctions gaming : 5,5/10
Note : 7/10
Prix : 190 € | Voir la fiche technique et les notes complètes du Cherry MX Board 6.0
• Razer BlackWidow Ultimate Chroma
Qu’est-ce qui différencie le Black Widow Ultimate 2014 de ce Chroma ? Le rétroéclairage de plus de 16 millions de couleur pardi ! Par l’intermédiaire de l’utilitaire Synapse de Razer, il est en effet possible de faire varier la teinte sous chaque touche du clavier selon les jeux, les applications, etc. Ainsi, on peut garder illuminées uniquement les touches nécessaires à un MOBA (Heroes of The Storm) par exemple. A noter toutefois, certaines parties de touches ne sont pas totalement rétroéclairées. Ainsi sur la touche 3, seul le chiffre est visible. Les guillemets ou le dièse, non.
Toujours via le logiciel Synapse, il est possible de changer tout le « mapping » des touches du clavier. Comprenez qu’il est possible de faire en sorte que la touche « A » devienne virtuellement la touche « ? ». Mieux, par extension, on peut carrément bouger les touches de place pour se retrouver avec un clavier QWERTY (américain ou anglais). Pour le reste, c’est du connu. Razer utilise ses propres switchs mécaniques. Efficaces, il n’en demeurent pas moins bruyants ! Si bien que nous avons failli nous faire expulser du bureau par nos collègues à force de saisir du texte dessus.
Le boîtier du clavier est épais, tout en plastique et donne une sensation de solidité, capable de résister à tous les mouvements d’humeur provoqués par la prise d’une balle dans la tête selon un angle improbable. Sur le côté gauche se trouvent 5 touches de macros, enregistrables à la volée d’une simple manipulation clavier ou via le logiciel Synapse, pour chaque jeu. Les touches multimédia dédiées sont, elles, absentes. En revanche, les fonctions de lecture, volume, etc. sont accessibles en associant la touche « Fn » à d’autres. A noter, enfin, l’absence de repose-poignet, inexcusable pour 200 euros.
Ergonomie : 6/10
Bruit : 3/10
Fonctions gaming : 7/10
Note : 7/10
Prix : 200 € | Voir la fiche technique et les notes complètes du Razer BlackWidow Ultimate Chroma
• Logitech G910 Orion Spark
Vaisseau amiral de la gamme « G » de Logitech, le clavier Orion Spark brille de mille feux. Tout comme sur le modèle Razer, le rétroéclairage est ici aussi à la fête. Couleur personnalisable, coupure du faisceau sous chaque touche possible ou encore illumination automatique en fonction des programmes exécutés : tout y passe. A condition d’installer le logiciel Logitech idoine. C’est aussi grâce à ce dernier que l’on peut paramétrer les 9 boutons de raccourcis rapides disposés entre le côté gauche et la partie supérieure du clavier.
Toutes les touches optent pour un physique assez particulier : elles sont creusées au milieu pour éviter tout dérapage involontaire des doigts. En outre, chacune d’elle est supportée par un switch de conception différente de celle des modèles Razer et Cherry. Résultat, moins de bruit, illumination par le centre et un confort de frappe légèrement accru. A noter également, Logitech est le seul à proposer une série de boutons dédiés au multimédia en plus d’une molette de volume. Très pratique si votre casque préféré est dépourvu d’un tel réglage. Nous y sommes sensibles.
Dernière geekerie des Suisses, un emplacement escamotable pour smartphone. Pratique pour toujours garder un œil sur les appels entrants ou les SMS. Mais, le summum, est d’utiliser l’appli Logitech appropriée et de connecter le mobile sur le même réseau que l’ordinateur. Ainsi les informations relatives à l’occupation du processeur, la chauffe ou encore aux derniers jeux lancés sur le PC s’affichent en temps réel. Carton rouge pour Logitech pour la piètre qualité des reposes-poignets. Et en plus ils se détachent sans cesse de la structure. Pour le prix, ça ne passe pas.
Ergonomie : 8/10
Bruit : 7/10
Fonctions gaming : 8/10
Note : 8,5/10
Prix : 190 € | Voir la fiche technique et les notes complètes du Logitech G910 Orion Spark
• Notre choix : le G910 de Logitech
En matière de fonctionnalités et de convivialité d’utilisation, c’est bien le Orion Spark qui nous a le plus séduits. A commencer par le silence de ses touches. Un bonheur ! De plus, le pilote est clair, simple à prendre en main et bien traduit. Ajoutons à cela que d’avoir accès rapidement à trois profils de touches utilisables sans association préalable à un jeu particulier est un gros point fort. Enfin, c’est le seul des trois claviers livré avec deux repose-poignets différents qui, bien qu’ayant quelques petits soucis pour rester en place, offrent deux types de confort distincts.
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