Le sénateur républicain Josh Hawley veut sévir contre les Américains qui utilisent DeepSeek, l’IA chinoise qui bouscule le monde de l’intelligence artificielle. L’homme politique vient de présenter le Decoupling America’s Artificial Capabilities from China Act, un projet de loi visant à « protéger le développement de l’intelligence artificielle américaine contre la Chine ».
Comme l’explique le sénateur sur son site web officiel, « chaque dollar et chaque gigaoctet de données injectés dans l’IA chinoise finiront par être utilisés contre les États-Unis ». Selon lui, le gouvernement américain ne peut pas se permettre de laisser « son plus grand adversaire gagner en autonomie ».
« Assurer la supériorité économique des États-Unis implique de priver la Chine de l’ingéniosité américaine et de cesser de subventionner l’innovation du Parti Communiste Chinois », clame Josh Hawley, surfant sur le vent de panique qui a soufflé aux Etats-Unis à la suite de l’arrivée de DeepSeek.
À lire aussi : DeepSeek subit une fuite de données – une faille expose les requêtes des utilisateurs
20 ans de prison et une amende d’un million de dollars
Dans cette optique, le républicain veut criminaliser l’usage de DeepSeek. Le texte de loi prévoit de lourdes sanctions contre les Américains qui téléchargent le chatbot sur l’un de leurs appareils. Les contrevenants risqueraient jusqu’à 20 ans de prison et une amende allant jusqu’à un million de dollars. Ces sanctions sont prévues dans l’article 1760 de la loi de 2018 sur la réforme du contrôle des exportations (Export Control Reform Act – ECRA). Cette législation vise à renforcer la sécurité nationale des États-Unis en contrôlant les exportations de technologies sensibles, comme l’IA.
Dans le texte de loi, Josh Hawley pointe du doigt la collecte des données personnelles des utilisateurs de DeepSeek. La start-up chinoise ne se cache pas d’aspirer toutes les informations fournies par ses usagers, en vertu de la législation en vigueur en Chine. Comme nous l’explique Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité chez ESET France, « la politique de confidentialité de DeepSeek révèle que les données des utilisateurs sont stockées sur des serveurs en Chine ». Ces données peuvent « inclure l’historique des conversations, les fichiers téléchargés et d’autres informations sensibles ».
C’est pourquoi plusieurs pays ont préféré prendre des précautions. L’Australie a par exemple décidé d’interdire l’utilisation de DeepSeek sur les appareils de ses administrations. Par ailleurs, l’IA chinoise est dans le collimateur de l’autorité italienne de protection des données. Pour tester DeepSeek sans prendre de risque, on vous recommande de l’installer en local sur un ordinateur ou de passer par un service tiers, comme Perplexity ou Microsoft Azure.
Le projet de loi de Josh Hawley ne s’arrête pas là. Toujours dans l’objectif d’assurer la domination des États-Unis sur la Chine en matière d’IA, le sénateur souhaite interdire le commerce de technologies d’IA avec la Chine, interdire la recherche conjointe entre des entreprises américaines et chinoises, et interdire tous les investissements américains dans l’IA chinoise. À ce stade, rien n’indique que la proposition du sénateur soit adoptée. Le sénateur doit obtenir l’aval de la Chambre et du Sénat avant de la soumettre au président des États-Unis, qui est libre de poser son véto.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Source : Hawley