Le routeur est la pièce maîtresse d’internet et des réseaux IP. Il oriente les paquets vers leur destination et trouve une autre route si celle qui est sélectionnée est rompue. Intelligent, oui, mais trop lent. Avec la montée en puissance rapide du trafic sur les réseaux IP, il devient un véritable goulet d’étranglement. Quant au commutateur, bien que rapide, il n’est pas doté d’une intelligence suffisante : il n’a aucune idée du réseau dans lequel il se trouve et ne sait que faire correspondre des adresses physiques avec des ports d’entrée/sortie. D’où l’idée de créer un nouvel équipement alliant les deux : le concept de commutateur de niveau 3 était né.
Une seule route calculée par les routeurs IP
Sa partie routage a pour rôle unique de dresser une table de routage. Elle ne traite donc plus les paquets. Cette fonction, qui consiste à choisir vers quel port de sortie diriger les paquets entrants, est prise en charge par le module de commutation. Celui-ci reçoit les informations d’aiguillage nécessaires de la part du module de routage. Et, pour aller encore plus vite, les algorithmes de commutation de paquets – relativement simples – sont directement gravés dans les Asic, processeurs spécialisés, placés dans les cartes d’entrée/sortie du commutateur.Mais tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les routeurs IP ne savent calculer qu’une seule route et en établir qu’une seule si la première est coupée. Satisfaisant pour la messagerie ou le transfert de fichiers, mais beaucoup moins pour les fonctions multiservices, désormais inhérentes aux réseaux (plusieurs types de flux les empruntant en même temps). Certains trafics sont prioritaires – les flux financiers ou la relation avec les clients, par exemple. D’autres nécessitent un temps de traversée du réseau court et constant, comme les communications téléphoniques sur IP.
La nécessité d’une sélection en fonction de la nature du flux
Dans ces conditions, la route calculée par OSPF (Open Shortest Path First) n’est pas toujours la meilleure. En effet, il vaut mieux parfois détourner du trafic secondaire pour laisser de la bande passante au trafic prioritaire ou temps réel. Il faut donc ménager plusieurs routes possibles dans le réseau, et choisir l’une ou l’autre en fonction de la nature du flux. Et cela, ATM sait le faire. Il a même été conçu pour. Le monde internet a donc décidé de s’inspirer du modèle ATM et de l’adapter à IP – celui-ci garde sa simplicité tout en reproduisant les circuits virtuels d’ATM. C’est l’arrivée de MPLS. A l’entrée du réseau, des commutateurs-routeurs MPLS placent une étiquette dans chaque paquet IP, en fonction de sa classe de service (degré de priorité), et l’aiguillent vers la route affectée à cette étiquette. L’intelligence est déportée aux extrémités du réseau. A l’intérieur, les commutateurs ne lisent plus que l’étiquette. Ils sont simples et rapides à la fois.Voilà pourquoi MPLS est devenu une technologie de c?”ur de réseau, que les opérateurs regardent attentivement. Level3 a, par exemple, décidé de supprimer la couche ATM entre IP et la couche de transport, et a opté pour MPLS.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.