Le choix du type d’hébergement est binaire : ce sera soit une formule partagée soit un serveur dédié. Dans le premier cas, cela s’apparente à de la colocation. Dans le second, à de la pleine propriété. Traditionnellement, l’hébergement partagé, désigné par les prestataires sous le terme “mutualisé“, est une formule économique, convenant à des sites vitrines statiques ou des sites dynamiques légers, conçus par de petites structures. Les offres professionnelles d’hébergement partagé incluent bien souvent l’accès à une base de données (généralement issue du monde des logiciels libres, comme l’excellent MySQL ou mSQL, moins courant). On y dispose également de quelques langages de programmation libres, le plus souvent PHP et Perl. Et l’ensemble est facturé en fonction de l’espace disque attribué et selon un abonnement mensuel, assorti de quelques suppléments pour des options telles l’accès Telnet au serveur ou les extensions FrontPage.
L’hébergement partagé, économique et sans entretien
Loin d’être le parent pauvre de l’hébergement, la formule partagée présente indéniablement des avantages, dont le premier est de ne pas avoir à se soucier de l’entretien du serveur : “Mieux vaut un hébergement partagé sur une bonne machine, très bien administrée par des gens compétents, plutôt qu’un serveur dédié laissé à l’abandon et rapidement piraté “, déclare Domenico Surace, président de l’hébergeur Internet Fr. L’hébergement partagé séduit également par son coût dérisoire : de la gratuité à quelques centaines de francs par mois, voire quelques milliers pour les offres exceptionnelles. De telles disparités cachent cependant des services très divers et pas toujours fiables. Car, pour un abonné, le coût mensuel d’un hébergement partagé est tout simplement fonction du nombre de clients qui se partagent le même serveur.
La qualité, une affaire de prix
C’est bien là que le bât blesse : pour obtenir des prix très attractifs, beaucoup d’hébergeurs entassent les sites sur chaque serveur et limitent l’assistance technique à sa plus simple expression. “C’est un jeu perpétuel entre le coût de la plate-forme et le budget des clients. Il n’y a pas de secret : on ne peut pas tout avoir à un prix raisonnable “, résume Patrick Roy, responsable du pôle réseaux de l’hébergeur Fluxus.Cette notion, tous les spécialistes de l’hébergement la confirment : acheter puis entretenir correctement un serveur partagé et payer les salaires d’une équipe technique compétente revient cher. Sauf à fonctionner à perte, il est difficile de ne pas reporter ce coût sur le prix de l’abonnement. “En termes d’hébergement partagé, les statistiques techniques sont souvent similaires, tandis que les prix peuvent passer du simple au double. Si l’on exclut les escrocs, la différence réside généralement dans le nombre d’utilisateurs par serveur : entre 1 200 clients entassés sur une plate-forme et 200, cela se ressent évidemment dans le coût mensuel de l’abonnement “, reconnaît Domenico Surace.Mais que l’on ne s’y trompe pas : il existe des hébergeurs de qualité qui proposent des offres partagées sur des serveurs bien administrés qui ne sont pas surchargés. Les offres de ce type s’adressent le plus souvent aux PME. Elles sont parfaitement adaptées pour un démarrage d’activité, lorsqu’il est hasardeux de dépenser plusieurs milliers de francs par mois dans un serveur dédié. C’est également une excellente solution pour des sites non critiques à faible ou moyen trafic, qui peuvent être développés à partir des technologies standards libres (PHP et MySQL notamment).
Le serveur dédié, une formule plus chère mais plus souple
Mais à mesure que les visites affluent ou que les besoins deviennent très spécifiques, un hébergement sur serveur dédié s’impose. Bien plus chère, la formule est cependant beaucoup plus souple. Le site réside sur un seul serveur, dont il peut exploiter la totalité des ressources (espace disque, puissance processeur…). La stabilité s’en trouve dès lors accrue : fini le risque de voir son site inaccessible parce que celui du voisin consomme trop de ressources ou bloque le système d’exploitation à cause d’un programme propriétaire mal développé. Puisqu’il n’y a plus besoin de partager, il est également possible d’installer les logiciels et les solutions que l’on souhaite : si MySQL ne convient pas, libre au propriétaire du serveur d’y installer Oracle.L’hébergement dédié peut se présenter sous deux formes : le client amène son propre serveur physique chez l’hébergeur, ou “l’achète” sur place. La première solution cependant se pratique de moins en moins : les hébergeurs sérieux ne peuvent s’engager sur la bonne stabilité d’une machine qu’ils ne connaissent pas et refusent donc, le plus souvent, de l’administrer. Dans ce cas de figure, ils se contentent de fournir la bande passante et d’assurer les prestations de base de l’hébergement (salle machine sécurisée, alimentation électrique fiable, système anti-incendie). Bien que très économique, moins de 305 e? ht par mois (2 000 F), cette solution s’adresse aux entreprises disposant en interne des compétences nécessaires à l’administration totale d’un serveur.
Les interventions à la charge de l’hébergeur
L’autre solution, plus confortable, consiste à se procurer le serveur directement chez son hébergeur. Ceux-ci passent souvent un accord avec un grand constructeur et proposent des serveurs standards ou assemblés sur mesure directement à l’usine. Une fois le serveur du client installé, l’hébergeur peut mettre à sa disposition ses ressources et ses compétences techniques. “Le client choisit les services qu’il souhaite : administration, sauvegarde, gestion du coupe-feu ou des réseaux privés virtuels… C’est là que se situe notre véritable valeur ajoutée “, confirme Domenico Surace d’Internet Fr. Au final, la facture pour un serveur dédié totalement infogéré oscille entre 610 et 1 525 e? ht (4 000 et 10 000 F) par mois pour des offres de milieu de gamme. Avec de telles formules, l’avantage est que les interventions (changement d’un disque dur défectueux, par exemple) sont à la charge de l’hébergeur.
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