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2. Communiquer avec ses partenaires

Le géant de la sidérurgie a consacré six mois à la formalisation d’un langage métier en XML. En le soumettant à l’Eurofer, il espère le voir adopter par son secteur d’activité.

Usinor conçoit le Steel Exchange LanguageFaire dialoguer deux applications qui ne partagent pas le même langage pose toujours des problèmes. Fort de son expérience de l’EDI (échange de données informatisé), le géant de la sidérurgie Usinor a donc voulu définir un langage en XML qui accélère l’interconnexion d’applications, tout en évitant les développements onéreux. Baptisé Steel Exchange Language, il cible tous les échanges du secteur de la sidérurgie.

Dépasser les problèmes politiques et stratégiques

Son développement a posé plus de problèmes politiques que techniques. À la fois dictionnaire, grammaire et syntaxe, un langage commun à un secteur d’activité ne se contente pas de définir des normes pour décrire un produit, comme le souligne Jean-Pierre Delvaux, directeur de la reconfiguration des systèmes d’information (DRSI) chez Usinor : “Il cristallise les meilleures pratiques sous forme de processus normalisés d’échanges entre applications.” Pour sélectionner les meilleures pratiques, les entreprises doivent partager leur savoir-faire pour ne retenir au final qu’une seule norme commune à tous. “Nous devons reconsidérer ce qui est confidentiel pour alimenter des langages standards qui faciliteront nos échanges.” En revanche, le choix de XML comme langage de base s’est fait de lui-même. “XML est incontestablement le langage standard des futurs échanges, explique Jean Pierre Delvaux. Contrairement à l’EDI, qui est limité à la communication en mode point à point, les mécanismes du XML favorisent le développement d’applications réunissant plusieurs partenaires. Il simplifie également l’interconnexion d’applications, toujours difficile et onéreuse, en proposant des connecteurs standards. Avec Steel Exchange Language, nous allons plus loin, en fournissant à l’intégralité de notre secteur d’activité un cadre spécifique fondé sur nos besoins d’échanges de données et nos processus métier, qui devraient permettre à tous de gagner en réactivité.”Au mois de juillet 2000, après six mois de travail intensif consacré à la traduction de messages EDI en XML, et surtout à la mise à plat de processus apparus avec les nouveaux modèles économiques, Usinor a donc soumis son langage à l’organisme européen de normalisation Eurofer, qui régit déjà l’EDI.

Prendre de l’avance sur les concurrents

Comme tous les éditeurs et constructeurs informatiques impliqués dans la définition de normes, cette participation active devrait lui permettre de mettre en ?”uvre ces nouveaux standards XML avant ses concurrents. “Pour l’heure, nous en sommes encore à la phase d’aménagement de notre système d’information, précise Jean-Pierre Delvaux. Nous ne lancerons nos travaux que lorsqu’ils auront reçu l’aval d’Eurofer.”Mais, d’ores et déjà, la société est en négociation avec l’éditeur d’EAI webMethods pour qu’il intègre le Steel Exchange Language dans sa solution. Une façon comme une autre de forcer la main aux entreprises de son secteur d’activité en proposant une solution clés en main où les processus d’échanges en XML sont déjà formalisés. “Nous avons adopté l’EDI il y a près de 10 ans sous la pression des grands acteurs de l’automobile, notamment, explique Jean-Pierre Delvaux. Nous ne subirons pas XML comme nous avons subi l’EDI, même si nous n’avons tiré que des avantages de son adoption.”

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MV